L’INSTITUT TNS-Sofres vient de rendre publics les résultats d’un sondage commandé par le quotidien régional « Ouest-France » sur les déserts médicaux. Les réponses alimentent le moulin de ceux qui, parmi les professionnels de santé, estiment que les déserts médicaux relèvent parfois plus du fantasme populaire que de la réalité.
A la question « Etes-vous satisfait de la proximité d’une médecin généraliste par rapport à votre domicile ? », 94 % des sondés répondent par l’affirmative (64 % très satisfaits, et 30 % plutôt satisfaits). Pour la proximité des Français avec l’hôpital le plus proche, les résultats ne sont guère différents avec 87 % de satisfaits (48 % très satisfaits et 39 % assez satisfaits). Enfin, ces mêmes sondés sont 85 % à juger qu’il obtiennent facilement un rendez-vous avec leur médecin généraliste (49 % très satisfaits et 36 % assez satisfaits). Certes, les résultats varient en fonction de la situation géographique du sondé. Ainsi, pour la question relative à la proximité d’un médecin généraliste (94 % de satisfaits), le taux de satisfaction est d’autant plus élevé que le sondé habite à proximité d’un centre-ville : 83 % pour ceux qui habitent en rural isolé, et 92 % pour ceux qui vivent dans un espace rural sous influence urbaine. Le chiffre monte ensuite à 93 % quand les sondés habitent une commune péri-urbaine, et à 96 % quand ils vivent dans un pôle urbain. Mais, qu’il habitent en zone totalement rurale ou en centre-ville, les français jugent dans leur grande majorité satisfaisante cette proximité avec un médecin généraliste.
Mais les clichés ont la vie dure, semble indiquer ce sondage. Car à la question de savoir si la liberté d’installation des médecins est une bonne chose (car on ne peut pas les obliger à s’installer là où ils ne le souhaitent pas), ou une mauvaise chose (car certaines zones du territoire manquent actuellement de médecins), ces mêmes sondés contredisent leurs réponses aux précédentes questions. Ils ne sont en effet que 36 % à estimer que la liberté d’installation est une bonne chose, alors que 58 % estiment que
c’est une mauvaise chose. Là encore, les réponses varient en fonction du lieu de résidence des sondés : 32 % de ceux qui jugent que la liberté d’installation est une bonne chose vivent en zone rurale isolée ou en zone rurale sous influence urbaine, 37 % vivent dans une commune péri-urbaine et 38 % au sein d’un pôle urbain. Ces sondés sont donc 94 % à juger satisfaisante la proximité d’un médecin généraliste par rapport à leur domicile, et 58 % à condamner leur liberté d’installation au nom du manque de médecins dans certaines zones.
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