Selon un sondage de l’institut IPSOS-Santé réalisé pour le compte de l’URML (Union régionale des médecins libéraux) d’Ile-de-France, au cours de l’année écoulée, 57 % des franciliens ont éprouvé le besoin de consulter un médecin dans les 24 heures pour une urgence ressentie. 42 % de ces consultations étaient destinées à l’appelant, et 15 % à un proche, le plus souvent un enfant. Le sondage enseigne que parmi ces franciliens qui ont consulté pour une urgence ressentie, ceux qui consultent le plus entrent dans la tranche de 25-34 ans. En revanche, ceux qui consultent le moins sont les retraités et les 18-24 ans. Parmi ceux qui ont consulté pour une urgence ressentie, la moitié (50 %) ont vu leur médecin traitant. De façon générale, 93 % des franciliens se déclarent satisfaits par la qualité de la prise en charge générale en urgence, et ce, quel que soit leur mode de recours : médecin traitant, urgences de l’hôpital, maisons médicales de garde, etc.
Les maisons médicales de garde ignorées
Mais sur un plan plus prospectif, en cas d’urgence ressentie, pour eux ou pour un proche, 60 % des franciliens déclarent qu’ils auraient recours principalement à leur médecin traitant, si ce besoin se manifestait dans la journée. Ces mêmes franciliens, qui sont 94 % à disposer d’un médecin traitant, en sont par ailleurs plutôt satisfaits, puisque 47 % d’entre eux estiment qu’il est facilement joignable, même en dehors des horaires habituels d’ouverture de son cabinet. Pour les urgences ressenties en cas d’indisponibilité de leur médecin traitant, les franciliens assurent être renvoyés prioritairement (42 %) vers un autre cabinet médical, ou vers les urgences (15 %). En revanche, pour la nuit, les week-ends et les jours fériés, les franciliens se retournent en priorité vers les services d’urgences hospitaliers (57 %), les associations d’urgentistes (21 %) et le SAMU (14 %). Les maisons médicales de garde, pourtant présentes en Ile-de-France et même à Paris, n’emportant que fort peu de suffrages avec seulement 1 % des franciliens qui disent s’y adresser. Un résultat un peu paradoxal dans la mesure où ces mêmes franciliens sont 87 % à être prêts à s’y déplacer en cas de besoin. La preuve, s’il en était besoin, que ces structures alternatives aux urgences souffrent d’un manque de reconnaissance et que des campagnes bien ciblées devraient permettre de les faire connaître, contribuant ainsi au désengorgement des urgences.
Quant au conseil téléphonique, les franciliens ont été 30 % à y avoir recours au cours de l’année passée. Ceux qui y ont eu recours en sont tout à fait satisfaits puisqu’ils sont 89 % à estimer qu’il a été utile et qu’il les a aidés à s’orienter, et pour 84 % d’entre eux, que ce conseil les a rassurés sur leur état de santé. Ce conseil téléphonique a permis de différer la consultation dans 61 % des cas et de l’éviter dans 46 % des cas.
Reste la thématique de l’accès aux urgences, qui semble inspirer les franciliens. Ils sont en effet 90 % à souligner leur encombrement, et 89 % d’entre eux sont en conséquence favorables au principe d’une régulation ou d’un filtrage en fonction de la gravité du motif. Trois franciliens sur quatre se déclarent même favorables à ce que ces structures soient réellement réservées aux urgences graves, ce qui supposerait évidemment la mise en place d’une régulation préalable, comme cela se passe pour l’accès aux maisons médicales de garde.
L’URML Ile-de-France formule plusieurs propositions, à la lumière des enseignements de ce sondage. Elle propose tout d’abord de soutenir les organisations locales de permanence des soins pour les aider à se faire connaître de la population, de développer de façon générale l’information des patients sur l’organisation territoriale des soins, d’encourager la mutualisation et les nouveaux modes de permanence des soins, de développer une réponse téléphonique adaptée aux besoins de soins de la population et une régulation des demandes de soins non programmées, et d’améliorer la coordination entre médecine de ville et hôpital dans la gestion de l’urgence ressentie.
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