Près de 9 Français sur 10 sont satisfaits des soins prodigués par leur médecin généraliste. Tel est le résultat d'une enquête menée par la Drees* (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques, rattachée au ministère de la Santé), qui, après les professionnels de santé, s'intéresse à l'opinion des Français sur leur santé, leur protection sociale ou encore les inégalités et la cohésion sociale.
Outre le fait que plus de 9 Français sur 10 pensent que la pauvreté et l'exclusion ont augmenté ces dernières années, l'enquête révèle aussi qu'ils sont 7 sur 10 à s'estimer en bonne santé en 2015 (dont 3 sur 10 en très bonne santé). 4 sur 10 pensent que la santé de leurs concitoyens s'est améliorée, et la même proportion juge qu'elle s'est dégradée.
La confiance envers les médecins demeure importante
Une large majorité des sondés estime la qualité des soins satisfaisante. Outre le plébiscite des généralistes, 85 % des Français sont satisfaits des soins prodigués par les infirmiers, 82 % par la prise en charge des médecins spécialistes ou encore 81 % à apprécier favorablement les soins des dentistes et orthodontistes. Les soins hospitaliers sont jugés un peu moins satisfaisants : 73 % des Français sont contents des soins délivrés dans les hôpitaux publics et 70 % de ceux des cliniques. Les urgences recueillent 55 % de satisfaction et les maternités 65 %.
Autre enseignement qui ressort de cette étude : les Français sont une majorité à faire confiance aux médecins. 52 % d'entre eux déclarent ainsi qu'en matière d'information sur la santé, ils n'ont confiance qu'en ce que dit leur médecin, et 86 % estiment qu'en cas de crise sanitaire majeure, on peut avoir confiance dans ce que disent les médecins.
Ils sont même plus de 8 sur 10 à juger que leur médecin généraliste leur accorde assez de temps (84 %) et qu'il donne assez d'information sur leur état de santé (88 %). Mais la même proportion estime aussi que les dépassements d'honoraires pratiqués par certains médecins ne sont pas justifiés.
Les Français et l'Assurance-maladie
Concernant les mesures à mettre en œuvre pour réduire le déficit de l'Assurance-maladie, les Français ont aussi leurs idées. Pour 82 % il faut limiter les tarifs des professionnels de santé, taxer davantage les fabricants de médicaments (81 %) ou modifier les habitudes de prescription des médecins (68 %). 45 % pensent aussi qu'il faudrait limiter certains remboursements, 22 % sont pour une augmentation des cotisations et 16 % pour une réduction de la prise en charge des longues maladies.
8 Français sur 10 estiment que le système de la Sécu fournit un niveau de protection suffisant. Mais son coût est jugé trop élevé par 65 % d'entre eux. Pour 53 %, le niveau actuel des remboursements doit être maintenu et, pour 47 %, il faut prendre des mesures afin de réduire le déficit de la Sécu.
Enfin, sur la question du reste à charge, 62 % des Français pensent que les dépenses de santé qui restent à leur charge sont trop élevées (et ce, alors que 95 % sont couverts par une complémentaire santé). Cependant, ce sentiment est plus élevé chez les ouvriers et les chômeurs que chez les cadres ou professions libérales. Les bénéficiaires d'une prestation liée au handicap, à l'invalidité ou à la dépendance sont également 17 % à estimer que le reste à charge est beaucoup trop important.
* Enquête menée en 2015 auprès de 3 023 personnes.
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