L'accès à la santé dépend du lieu d'habitation et de la spécialité requise, illustre un baromètre* du cabinet d'études Epsy pour la Fédération nationale indépendante des mutuelles (FNIM). En 2019, seuls 17 % Français estiment avoir « un accès facile aux professionnels de santé » (médecins généralistes, spécialistes, dentistes). Ce chiffre est en baisse de cinq points par rapport à 2018.
La taille de l'agglomération est un critère discriminant. Le sentiment d'être directement exposés aux déserts médicaux et aux difficultés d'accès aux soins est presque cinq fois plus ressenti par les habitants des communes de moins de 5 000 habitants (28 %) que par ceux des grandes villes de 100 000 habitants et plus (6 %).
Quelles sont les raisons (géographiques ou financières) qui poussent les Français à renoncer aux soins ? Arrivent en tête « les délais pour consulter un spécialiste » (54 % des sondés), « la désertification médicale » (53 %) puis « le coût des complémentaires santé » (44 %). « C'est un sentiment ressenti de façon homogène, transversal. Il n'y a pas d'écarts significatifs selon les âges et les niveaux de revenus des foyers », analyse Philippe Mixe, président de la FNIM.
Pour le président de la FNIM, la question du coût des complémentaires est liée aux transferts de charges subis par le secteur. « Le gouvernement organise des transferts comme la hausse du ticket modérateur à l'hôpital. Et il dit que les mutuelles prendront en charge... Oui mais si nos charges augmentent, nous serons amenés à augmenter les cotisations, c'est mécanique », explique Philippe Mixe.
Dans la même veine, le gouvernement envisagerait de porter le ticket modérateur des actes et consultations externes à l’hôpital liés à une hospitalisation de 20 à 30 %. « Cette mesure occasionnerait une augmentation des charges pour les organismes complémentaires de l’ordre de 120 à 140 millions d'euros par an », a plusieurs fois alerté la Mutualité française.
Enfin, 46 % des Français déclarent que « les choses vont en se dégradant » dans le domaine de la santé. Trois Français sur quatre n'ont « pas du tout » ou « peu » confiance dans l'action du gouvernement et dans ses choix en matière de santé.
* Sondage en ligne auprès de 1 000 Français représentatifs entre le 10 et 18 décembre 2019
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