Le député Frédéric Valletoux (Horizons) a préféré prendre les devants. Alors que la proposition de loi coercitive de son groupe sur l'accès aux soins devait être examinée mercredi 15 janvier en commission des affaires sociales à l'Assemblée nationale (soit le lendemain de la manifestation des médecins), il a annoncé dès lundi son retrait.
Ce texte qui contribuait (parmi d'autres) à braquer les libéraux avait été initialement imaginé par Thomas Mesnier, ex-député Horizons de Charente, qui a dû quitter son siège à la suite de sa défaite à la législative partielle du 29 janvier. « En concertation avec mon groupe et par sagesse, j'ai fait retirer la proposition de loi », a expliqué au « Quotidien » Frédéric Valletoux, ancien président de la FHF.
Le texte – composé de cinq articles – prévoyait un nouveau mode d'autorisation d'installation pour les médecins libéraux (aux mains des ARS), l'obligation de participer au service d'accès aux soins universel (SAS) ou encore la création d'un statut d'infirmier référent. Autant de chiffons rouges pour la profession. « La proposition de loi arrivait dans un contexte compliqué qui a rendu difficile un dialogue serein et construit, confie le député de Fontainebleau. Même le sujet de l'infirmier référent posait problème alors que cela n'aurait pas dû. À froid, j'ai pensé qu'il n'y avait pas de raison de s'arc-bouter ».
Pour autant, il entend se remettre à l'ouvrage avec la rédaction d'une nouvelle proposition de loi sur la question « santé et territoires » afin de mettre en musique les annonces d'Emmanuel Macron. Mais cela se fera… une fois les négociations conventionnelles terminées et avec pour but de « trouver le consensus le plus large possible ».
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