Perte d’activité pendant le confinement : les remplaçants ont enfin droit au DIPA, jusqu’à 5 000 euros d'indemnité

Grands oubliés des compensations liées à la crise du Covid, les médecins remplaçants viennent finalement d'obtenir le droit d'avoir accès au dispositif d’indemnisation de la perte d’activité (DIPA), après plus d’un an de bataille acharnée. « C’est dommage qu’il ait fallu 18 mois d’échanges et de très nombreuses relances pour qu’un dispositif sorte, mais nous sommes très heureux que les remplaçants aient enfin été reconnus dans leur rôle indispensable », se félicite le Dr Agathe Lechevalier, présidente du syndicat ReaGJIR (Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants).

Depuis le 3 novembre, tous les remplaçants ont dû recevoir un mail de la CNAM les informant de cette bonne nouvelle. En pratique, le versement du DIPA concernera les remplaçants dont l’activité a été particulièrement impactée par la crise sanitaire pour la période du 16 mars au 30 juin 2020. Sont éligibles tous les praticiens qui ont remplacé un médecin conventionné en 2019, et « n’ayant pas bénéficié du dispositif mis en place par l’ordonnance du 2 mai 2020 pour ceux qui se sont installés depuis », précise la CNAM.

L'aide est calculée en fonction des prélèvements sociaux à la charge du médecin remplaçant (sur la base des revenus 2019 déclarés à l'Urssaf), moins les aides déjà perçues au titre du fonds de solidarité ou des indemnités journalières reçues par ailleurs. Le plafonnement du DIPA est établi à 5 000 euros et l'indemnité sera versée à condition d’atteindre un montant minimal de 50 euros. « Attention : les médecins éligibles disposent de deux mois à réception du courrier pour faire leur demande d’indemnisation », alerte le Dr Lechevalier.

? Après plus d'un an de travail acharné, @ReAGJIR a enfin obtenu une indemnisation de perte d'activité liée au confinement pour les médecins remplaçants ! Une reconnaissance de leur mobilisation lors de cette crise, et de leur rôle indispensable dans le système de santé ! pic.twitter.com/vkTCgH3E6B

— ReAGJIR (@ReAGJIR) November 3, 2021

Précarité

En ordre de bataille depuis le printemps 2020 pour obtenir une compensation, ReaGJIR pointe du doigt l’impact financier du Covid sur ces jeunes médecins. Baisse de revenu, remplacements annulés au dernier moment : « Cette crise est révélatrice de la méconnaissance du statut des remplaçants et de leur précarité (faible protection sociale, peu de trésorerie d’avance, revenus irréguliers) », rappelle Agathe Lechevalier.

Une enquête menée au printemps 2020 par le syndicat révélait que 68 % d'entre eux avaient subi une annulation de dernière minute en mars et avril, dont plus de la moitié (53,6 %) alors qu’ils avaient déjà signé un contrat avec leur praticien remplacé. La perte moyenne de chiffre d’affaires était estimée à 40 % en mars et 53 % en avril.

Du côté des médecins libéraux installés, le DIPA a été mis en place par la CNAM dès le mois de mai 2020. Lors d'un live chat pour « Le Quotidien » le 3 novembre, Thomas Fatôme, directeur général de l’Assurance-maladie a rappelé que la Sécu « aura versé en définitive une aide moyenne de 7 500 euros par médecin libéral ».