Annoncé en octobre, le recours des laboratoires Boiron et Rocal (groupe Lehning) contre la décision du gouvernement de dérembourser les médicaments et préparations homéopathiques devant le Conseil d'État est confirmé.
Dans un communiqué, ces spécialistes de médicaments homéopathiques se disent « plus que jamais déterminés à faire reconnaître le bien-fondé de la pratique homéopathique ». Les industriels avancent plusieurs arguments. Sur l'utilisation de l'homéopathie, ils rappellent qu'elle est prescrite « quotidiennement par un médecin généraliste sur trois, de nombreux médecins spécialistes et sages-femmes, tant en cabinet qu'en milieu hospitalier ». Par ailleurs, « 82 % des Français considèrent que médecine conventionnelle et homéopathie sont complémentaires ».
Moins coûteux
Pour démontrer que l'homéopathie présente des intérêts en termes de santé publique, les laboratoires font référence à une étude pharmacoépidémiologique menée en France sur plus de 8 000 personnes. Cette étude a conclu « qu'à un niveau de sévérité égal et tout en étant au moins aussi bien soulagés, les patients pris en charge par des médecins généralistes homéopathiques avaient deux fois moins recours aux antibiotiques dans les infections des voies aériennes supérieures, deux fois moins de recours aux anti-inflammatoires dans les douleurs musculo-squelettiques, et trois fois moins recours aux psychotropes dans l'anxiété, les troubles du sommeil et les dépressions », peut-on lire dans le communiqué.
Compte tenu de la moindre consommation d'autres médicaments « plus chers », « le remboursement des médicaments homéopathiques, qui ne représentent que 0,29 % des remboursements de médicaments est synonyme d’économies pour la Sécurité sociale », plaident les laboratoires. « Plus encore, le maintien du remboursement à 15 % se solderait par un coût nul pour les finances publiques du fait de la franchise médicale. Ce taux de prise en charge éviterait une dégradation du pouvoir d’achat des Français grâce au maintien d’une TVA à 2,1 %, d’un prix régulé et d’une prise en charge des assurances complémentaires », ajoutent-ils.
Ces arguments vont-ils peser devant la juridiction administrative ? Pour l'heure, le processus de déremboursement progressif de l'homéopathie est enclenché : le passage de 30 % à 15 % dès le 1er janvier 2020 est acté, avant le déremboursement intégral en janvier 2021. Selon la CNAM, le remboursement des médicaments homéopathiques a représenté 126,8 millions d'euros sur environ 20 milliards pour l'ensemble des médicaments remboursés.
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