Une personne LGBTI sur deux s'est déjà sentie discriminée dans son parcours de soins

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Publié le 23/01/2018
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Crédit photo : BURGER/PHANIE

Comment les personnes LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels, trans, intersexes*) appréhendent-elles leur santé ? Une étude** réalisée par deux sociologues bordelais, Johanna Dagorn et Arnaud Alessandrin, met en avant les difficultés rencontrées par ces patients dans le parcours de soins et la scolarité.  

Selon cette étude, les médecins ont encore des progrès à faire dans leurs rapports avec les LGBTI. En effet, parmi les quelque 1 200 patients interrogés, une personne sur deux avoue avoir perdu confiance en elle lors de son parcours de santé. 30 % d'entre elles ont même dû changer de médecin à la suite de discriminations et 15 % ont carrément renoncé à des soins après une mauvaise expérience. Ils sont pourtant très peu à engager une démarche de dépôt de plainte (moins de 2 %).

Difficultés à aborder sa sexualité en consultation

Les personnes transgenres et intersexes sont les plus discriminées. Si environ une personne homosexuelle ou bisexuelle sur deux s'est déjà sentie mal à l'aise en consultation du fait de sa sexualité, ce chiffre monte à plus de 70 % chez les Trans et Intersexes.

L'accompagnement des LGBTI par le personnel médical est donc très lacunaire. Six personnes sur dix s'estiment peu ou pas accompagnées dans leur démarche de santé. Résultat, près de la moitié des LGBTI n'ont jamais parlé de genre ou de sexualité à des professionnels de santé durant leur parcours de soins.

Enfin, l'étude pointe aussi du doigt les traumatismes liés à la scolarité, notamment au collège. Là encore, les trans et intersexes sont les plus touchés. Plus d'un sur deux ne se sent « pas bien » au cours de son parcours scolaire. Les difficultés à en parler sont là aussi criantes. Moins de 9 % des LGBTI discriminés à l'école en ont parlé aux adultes présents de l'établissement. 

* Intersexe : qui ne rentre pas dans la définition classique de l’homme ou de la femme en raison de différences anatomiques.

** Étude financée par la Direction interministérielle de lutte contre le racisme l’antisémitisme et l’homophobie (DILCRAH) et menée auprès de 1 200 personnes sur le site sante-lgbti.fr d’avril à décembre 2017 pour l’association de la Lutte contre les discriminations (LCD). 

 


Source : lequotidiendumedecin.fr