En pleine polémique sur les tarifs des complémentaires santé, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir a dénoncé jeudi « des hausses parfois spectaculaires » prévues l'an prochain et demandé au gouvernement « d'agir par la loi » pour inverser la tendance.
Sur la base d'un appel à témoignages lancé fin novembre, l'UFC-Que Choisir fait état dans un communiqué de « premières tendances alarmantes de l'envolée des cotisations pour 2019 ».
Les informations recueillies, portant sur « quinze des principaux organismes complémentaires », montrent que « dans la moitié des cas, les assurés se sont vus notifier une augmentation de prime supérieure à 4 % », certains subissant même « une inflation qui dépasse les 20 % ».
Ces hausses perpétuent la flambée de 47 % enregistrée sur la dernière décennie et sont dans le collimateur de l'exécutif.
La semaine dernière, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, avait accusé certaines complémentaires santé de « sabotage politique », pour avoir justifié leurs augmentations par la réforme du reste à charge zéro censée entrer en vigueur par étapes entre 2019 et 2021.
Mardi, Emmanuel Macron a reçu les grands patrons et les fédérations des assureurs, mutuelles et institutions de prévoyance. Le chef de l'État leur a réclamé un gel tarifaire l'an prochain, à l'instar des banques, pour apaiser la fronde des "gilets jaunes".
Premiers engagements dérisoires
Mais les intéressés, qui ont jusqu'à jeudi soir pour formuler des propositions, ont seulement parlé de modérer leurs hausses de prix.
« Des premiers engagements dérisoires », s'offusque l'UFC-Que Choisir, qui presse le gouvernement de « prendre des mesures fortes pour préserver le pouvoir d'achat des assurés ».
L'association veut étendre « dès le premier semestre 2019 la résiliation à tout moment et sans frais des contrats après la première année », qui existe déjà pour les assurances automobile et habitation.
Elle souhaite aussi « encadrer par la réglementation la lisibilité » des offres « pour qu'il soit enfin possible de comparer effectivement » les complémentaires santé.
Avec AFP
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