Il y a un an quasi-jour pour jour, les agents de l'hôpital de Mayotte étaient déjà en grève pour dénoncer l'insuffisance des effectifs. En début de semaine, une nouvelle vague de protestations a eu lieu pour dénoncer la surcharge et les conditions de travail dégradées. Cette fois, la grève illimitée n'aura duré que deux jours. En effet, le mouvement a été suspendu "jusqu’à nouvel ordre" suite à une réunion avec les dirigeants. La direction du centre hospitalier de Mayotte (CHM) a accepté de supprimer le dispositif qui posait problème, et qui prévoyait de déployer les agents hospitaliers sur l’ensemble du territoire, indépendamment de leur zone géographique d’activité et de leur lieu de résidence.
Une grève susceptible de reprendre
Un différend subsistait aussi entre les syndicats et la direction de l’hôpital pour qui des agents devaient encore des heures de travail depuis 2011 alors que les grévistes s’estimaient déjà en surcharge horaire. La direction aurait accepté de supprimer ces heures dues de 2011 à 2016 non inclus. Selon Ousséni Balahachi, secrétaire général de la CFDT, le mouvement de grève reprendra si la direction de l’hôpital "revient sur ces deux décisions". Une réunion de concertation entre une intersyndicale et la direction du CHM aura lieu le 9 juin.
Le 101e département de France, qui connaît un taux important de natalité et qui est soumis à une forte pression migratoire, est considéré comme un désert médical avec un faible nombre d’infrastructures - un hôpital, treize dispensaires et un centre de dialyse - et un manque substantiel de praticiens. Il ne compte que 58 médecins généralistes pour 100 000 habitants contre 156 en métropole ou encore 40 médecins spécialistes pour la même densité à Mayotte contre 183 en France hexagonale.
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