Mais non les fonctionnaires ne sont pas des privilégiés ! C'est la Mutualité Fonction Publique qui le dit, en rappelant que, au plan de la couverture maladie, les agents publics sont perdants. Selon la MFP, alors que tous les salariés du privé bénéficient d'une mutuelle prise en charge a minima à 50 % par leur employeur, soit 244 euros par an en moyenne, pour les quelque 5,4 millions d'agents de la fonction publique cette participation employeur, quand elle existe (elle est facultative), est dérisoire voire symbolique : de 60 centimes d'euros par mois à une centaine d'euros par an.
L'inégalité tient aussi aux prestations. Alors que le débat actuel met plutôt en avant les avantages des fonctionnaires en termes de délais de carence, la MFP, qui rassemble 11 mutuelles de leurs mutuelles explique que, lorsqu'un agent du service public doit subir un arrêt de travail prolongé, il ne perçoit alors qu'un demi-traitement. Dans les catégories les plus modestes (C), un fonctionnaire sur deux peut ainsi basculer sous le seuil de pauvreté, alerte-t-elle, conduisant "quatre agents sur 10" à renoncer à des soins pour des raisons financières.
À titre d'exemple, pour les agents de la fonction publique d'Etat (FPE), dont 860 000 enseignants, alors que les cotisations pour une complémentaire santé coûtent "entre 600 et 750 euros par an", les ministères ne prennent en charge que 6 euros par an et par agent (3 %), une somme ramenée récemment à 1,60 euro pour les enseignants. Dans la fonction publique territoriale (FPT), un agent sur trois bénéficie d'une aide financière pour sa couverture santé. La participation de l'employeur représente "entre un euro et 10 à 20 euros par mois" en fonction de la richesse des collectivités. Quant aux agents hospitaliers, ils ne bénéficient d'aucune participation de l'employeur. Les personnels, dont "57 % souffrent de troubles musculo-squelettiques", peuvent bénéficier de soins gratuits dans un établissement où ils interviennent, mais quand ils sont dans un Ehpad ou une maison de retraite, cela devient compliqué.
"Il y a aujourd'hui une vraie forme de précarité sociale dans la fonction publique", a déploré Serge Brichet, président de la MFP en présentant à la presse la deuxième campagne de sensibilisation de la MFP sur le sujet, lancée à l'occasion de l'élection présidentielle. "Quand ils sont malades, le service public est patraque et nous sommes tous malades !", résume ainsi un de ses slogans de cette campagne.
Quatre généralistes font vivre à tour de rôle un cabinet éphémère d’un village du Jura dépourvu de médecin
En direct du CMGF 2025
Un généraliste, c’est quoi ? Au CMGF, le nouveau référentiel métier redéfinit les contours de la profession
« Ce que fait le député Garot, c’est du sabotage ! » : la nouvelle présidente de Médecins pour demain à l’offensive
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur