Le Dr Bernard Senet, médecin généraliste retraité à Velleron (Vaucluse), a été mis en examen pour « incitation au suicide » dans le cadre d’une enquête sur un trafic de Pentobarbital, un barbiturique interdit en France depuis 1996 et utilisé notamment pour l’aide au suicide.
A la retraite depuis 2016, le Dr Senet est un défenseur de longue date du droit à mourir dans la dignité. Il est d’ailleurs membre de l’association Ultime liberté, créée en 2009, qui milite en faveur de la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie. En janvier, il avait été interpellé et perquisitionné, en même temps que dix autres membres de l’association, dans le cadre d’une enquête pour trafic de Pentobarbital.
Le Dr Bernard Senet à l’antenne
— Ultime Liberté (@Ultime_Liberte) February 26, 2021
Dimanche 28 février à 9h42 sur France Culture
émission « Divers aspects de la pensée contemporaine »
Le Dr Bernard Senet a été récemment mis en garde à vue avec d’autres personnes pour complicité dans l’importation illégale d’un produit létal.
Dix autres membres de l’association mis en examen
Convoqué entre le 3 et le 5 mars dernier par le Tribunal judiciaire de Paris pour un interrogatoire en première comparution, il a finalement été mis en examen pour « incitation au suicide », « propagande en faveur de produits permettant de donner la mort » et « contrebande de marchandises dangereuses pour la santé publique. »
Interrogé par France Bleu Vaucluse quelques jours après sa mise en examen, le Dr Bernard Senet réfute les faits qui lui sont reprochés : « Je n’ai jamais commandé ni distribué le produit, simplement les gens pouvaient se le procurer (au Mexique ou aux États-Unis) grâce à mes recommandations. » Le médecin, que Le Généraliste a tenté de joindre sans succès, évoque par ailleurs « une mise en examen abusive » pour quelque chose qu’il déclare « faire régulièrement depuis 25 ans. »
Contactée par Le Généraliste, la présidente d’Ultime liberté, Claude Hury, a annoncé la mise en examen de dix autres membres de son association. Ces derniers avaient eux aussi été interrogés en première comparution pour des « actes effectués entre août 2018 et novembre 2020. » En juin 2020, une information judiciaire avait été ouverte par le tribunal de Paris après la transmission par les autorités américaines d’une liste de plusieurs destinataires français, susceptibles de recevoir des colis contenant du Pentobarbital.
Pour Claude Hury, ces mises en examen relancent le débat sur la légalisation « nécessaire » du suicide assisté alors qu’une proposition de loi « pour le droit à mourir dans la dignité » était débattue au Sénat ce jeudi après-midi.
Avec AFP
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