Un cru correct en 2023 qui éloigne les mauvais résultats de 2022. Après une baisse quasi générale des BNC il y a deux ans, les revenus avant impôts des médecins libéraux sont repartis à la hausse en 2023 dans la plupart des spécialités, selon les données fiscales* recueillies par l’Union nationale des associations agréées (Unasa), et obtenues par Le Quotidien. C’est donc un rebond bienvenu après une perte de pouvoir d'achat subie en 2022 que cela soit en médecine générale ou pour les autres spécialités.
Précision importante : ce bilan fiscal 2023 présente donc la situation avant la signature de la nouvelle convention médicale à l’été 2024, dont il faudra mesurer les effets, spécialité par spécialité, sur la foi des revenus 2024 et 2025, au fur et à mesure de l’entrée en vigueur des revalorisations tarifaires.
Selon ce panorama fiscal 2023, 25 spécialités sur les 29 étudiées avaient vu leurs revenus progresser, à des rythmes très variables (graphique détaillé ci-dessous). Les plus fortes hausses sur un an bénéficient aux allergologues (+15,5 %), neurologues (13,3 %), urologues (+12,9 %) et endocrinologues (12 %).
Chez les médecins généralistes en revanche, les revenus imposables s’érodent légèrement, en repli de 0,8 % en 2023, après une baisse significative en 2022 (-7 %). Pour rappel, la revalorisation de la consultation de référence à hauteur de 30 euros, intervenue le 22 décembre… 2024, n’aura un impact réel que sur les BNC 2025. Toujours chez les médecins cliniciens, les pédiatres ne sont pas parvenus à contrecarrer la tendance baissière de leur résultat : leurs revenus avaient encore reculé de 2,3 % en 2023 après avoir déjà baissé de 2,5 % en 2022. Là aussi, il faudra mesurer si le rattrapage tarifaire intervenu dans la nouvelle convention se révèle à la hauteur.
L’exercice 2023, atypique, avait été marqué par le fiasco du premier round des négociations tarifaires avec la Cnam. Faute d’accord avec les syndicats, un règlement arbitral était entré en vigueur le 1er novembre 2023, déclenchant une maigre revalorisation des tarifs de consultation, à hauteur de 26,50 euros pour les généralistes en secteur 1 et de 31,50 euros pour les spécialistes en secteur 1 ou 2 adhérant à l’option pratique tarifaire maîtrisée (Optam). En substance, donc, toutes les spécialités de secteur I ou Optam avaient ainsi bénéficié de ce coup de pouce de +1,50 euro sur les consultations (1,80 euro dans les Drom). Une mesure qui aura très modestement impacté les BNC 2023 (puisqu’elle s’est appliquée seulement sur les deux derniers mois de l’année).
Le tableau ci-dessous présente cette fois l’évolution des recettes (chiffre d’affaires total) des médecins libéraux en 2023, qui diffère parfois des BNC (selon l’évolution du taux de charges notamment), mais confirme la tendance générale haussière cette année-là. Sans surprise, les recettes augmentent dans la quasi-totalité des spécialités en 2023 mais reculent chez les généralistes et les pédiatres (-0,2 % et -2,1 %).
Les anesthésistes-réanimateurs en tête du palmarès
Enfin, en 2023 toujours, le podium des spécialités aux plus hauts revenus était resté inchangé par rapport à 2022, toujours selon les données fiscales de l’Unasa.
Les anesthésistes-réanimateurs dominaient le classement avec un BNC moyen de 184 418 euros, devant les néphrologues (165 K€) et les urologues (151 K€). On retrouvait dans le haut de cette pyramide des revenus la quasi-totalité des spécialités techniques et médico-techniques – les cliniciens fermant la marche avec les endocrinologues, médecins remplaçants, psychiatres et allergologues, autour de 65K€.
Pour l’exercice 2023, les échantillons exploités par l’Unasa varient sensiblement d’une spécialité à l’autre. Le plus grand panel concerne la médecine générale avec 9 036 médecins affiliés. À noter que ces revenus moyens sont généralement un peu supérieurs aux moyennes détaillées dans un second temps par la Carmf (sur la totalité des effectifs de la profession).
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