Annoncée ce jeudi 10 octobre pour la sixième journée organisée par la Fédération des communautés professionnelles territoriales de santé (FCPTS) à Tours, la nouvelle ministre de la Santé et de l’Accès aux soins n’a finalement pas fait le déplacement, prise par une sortie sur la santé mentale avec le Premier ministre puis par la présentation du budget de la Sécu (PLFSS 2025) à Bercy. À la place, une courte vidéo a été envoyée aux congressistes, très déçus de ce contretemps ministériel. Dans son message, l’allergologue a félicité à plusieurs reprises « la dynamique des CPTS ». Ces pools de libéraux en santé ont réussi depuis leur création il y a huit ans à s’imposer dans le paysage sanitaire. « Grâce à vous, nous avons réussi à mieux organiser l’accès aux soins en rapprochant les patients des services dont ils ont besoin, mieux développer les actions de prévention. » Alors qu’en juin 2023, au moment du lancement du plan 100 % CPTS, 75 % du territoire est couvert, « c’est désormais 90 % », salue la ministre. Mais « beaucoup reste à faire », ajoute-t-elle.
Pour que ces organisations restent « le maillon essentiel des soins primaires », leur « consolidation » est une priorité ministérielle. Pour cela, la ministre a promis de continuer à mettre à leur disposition plusieurs leviers comme l’accompagnement et le soutien aux porteurs de projets. Puis, comme les ministres précédents, Geneviève Darrieussecq a aussi promis « de ne pas multiplier les missions des CPTS à l’infini ». Une bonne nouvelle pour ces communautés qui n’avaient pas très bien accepté, en 2021, l’introduction dans leur contrat conventionnel d’une nouvelle mission : la gestion de la crise sanitaire. L’idée était venue d’Olivier Véran, alors ministre de la Santé.
Convaincre les réfractaires
Après ses gages, Geneviève Darrieussecq, évoque les deux grands défis auxquels devront répondre les CPTS dans les années à venir. D’abord la santé mentale, érigée en grande cause nationale par Michel Barnier. « Les CPTS auront un rôle clé à jouer et c’est certain », a-t-elle déclaré. Et sur ce sujet, nombre d’entre elles ont déjà mis en place des opérations spécifiques comme des formations à destination des professionnels de santé pour mieux détecter et orienter les patients en souffrance, des événements de sensibilisation afin de lever des tabous et stigmatisations pour les troubles mentaux ou encore des parcours spécifiques pour l’accès aux soins psychiatrique. « Ces actions vont dans le bon sens et doivent essaimer dans le pays », déclare-t-elle.
Tout comme pour Thomas Fatôme la veille, l’autre grande priorité pour la ministre concerne l’évaluation de l’impact des actions menées par les CPTS. « C’est le meilleur moyen de convaincre ceux qui émettent des doutes sur les actions concrètes déployées par les CPTS tels que l’accès au médecin traitant, la mise en place de parcours [de soins] pertinents. J’y suis particulièrement attachée. »
Un discours salué mollement par les congressistes. Alors que le budget de la Sécurité sociale doit être dévoilé ce jeudi soir à Bercy, plusieurs représentants des CPTS attendent des actes. « La reconnaissance c’est bien, mais il n’y a aucune parole sur le financement. On verra à quelle hauteur sera son soutien aux CPTS », déclare la Dr Sylvaine Le Liboux, présidente de la CPTS du Boischaut Nord (Indre). David Guillet, président de la fédération des CPTS, partage cet avis. « Je tiens à rappeler à la ministre que les dépenses des CPTS représentent 0,1 % de l’Ondam et que les CPTS remplissent plus de missions que celles qu’on leur confie. »
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