« Moi qui pensais que la santé n’avait pas de prix, belle désillusion ! » : le maire de Nordausques (Pas-de-Calais) en colère contre l’ARS

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Publié le 12/12/2024
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Alors que sa commune est totalement dépourvue en médecins, le maire de Nordausques, Gilles Debove, ne comprend pas le refus de l’ARS Hauts-de France de soutenir son projet de faire travailler des médecins retraités. À l’appel de l’élu, les habitants ont manifesté leur mécontentement lundi 9 décembre.

Crédit photo : BURGER/PHANIE

À Nordausques (Pas-de-Calais), le départ à la retraite du dernier médecin généraliste de la maison médicale en septembre a laissé les 1 400 habitants de cette commune rurale désespérés. Conscient de ces difficultés d’accès aux soins, le maire Gilles Debove avait anticipé ce départ. À ce moment-là, le conseil municipal avait décidé de mettre gratuitement un local à la disposition des praticiens susceptibles de vouloir s’installer. Et l’édile avait proposé à deux médecins à la retraite de reprendre du service, en attendant l’installation d'un jeune médecin en septembre 2025.

Pour cette opération, l’élu avait demandé à l'ARS Hauts-de-France de financer les salaires des médecins, comme elle avait fait à Licques, une commune située à 12 km de Nordausques. Mais l'ARS a refusé son projet, justifiant que la situation de Licques était « singulière » et « n’avait pas vocation à être reproduite », a rapporté Franceinfo.

Rejet de « l’administration »

De quoi provoquer la colère du maire, qui s’est adressé à ses administrés pour les inviter à manifester leur mécontentement le lundi 9 décembre. Un appel entendu par une centaine d’habitants, qui se sont rassemblés devant la mairie afin de réclamer l’arrivée de nouveaux médecins.

Dans son courrier, Gilles Debove met en cause « l’administration ». « C’est quand même un comble là où les maires ruraux partout en France tentent d’attirer les médecins dans leur commune, écrit le maire dans la lettre, nous, nous en avons quatre et l’administration refuse qu’ils exercent. Pourquoi me direz-vous ? Ça coûte trop cher. Moi qui pensais que la santé n’avait pas de prix, belle désillusion ».

Contactée par le Quotidien, l’ARS Hauts-de-France n’a pas été en mesure d’apporter des précisions.

Dans son combat, le maire de Nordausques n’est pas tout seul. En juin, une vingtaine de maires bretons ont pris des arrêtés symboliques pour forcer l’État et son bras armé, l’ARS, à lancer « un plan d’urgence pour l’accès à la santé », sous peine d’une astreinte de 1 000 euros par jour de retard.


Source : lequotidiendumedecin.fr