Il y a ceux qui préfèrent voir le verre à moitié plein… et les autres ! L’Organisme Gestionnaire du Développement professionnel continu (OG-DPC) appartient, de toute évidence, au premier camp. La semaine dernière, lors de la journée de rentrée du Centre National des Professions de Santé (CNPS), organisée à Paris, sa directrice, Monique Weber, a détaillé, en effet, les premiers chiffres – plutôt encourageants en apparence – du dispositif. Au 30 septembre 2013, 2 000 organismes de formation ont été enregistrés et 11 565 programmes déposés depuis le 7 mars dernier. Sur les 130 000 médecins libéraux, 27 693 se sont créés un profil sur mondpc.fr et 37 604 sont inscrits à un programme de DPC. Parmi ceux qui se sont inscrits à un programme, 69% sont généralistes, soit environ 26 000 praticiens.
Du côté de l’organisme, tout ou presque semble être fait pour que les couacs qui surgissent soient vite résolus. Cet été, l’OG-DPC a du faire face au retard d’indemnisation des médecins dénoncé par certains professionnels de santé. Les fonds avaient finalement été débloqués, du moins pour la plupart des bénéficiaires. Mais toujours avec une enveloppe réduite (3 700 euros par médecin), amputée des 75 millions de fonds conventionnels, comme l’a encore rappelé la semaine passée Gérald Galliot, président du conseil de surveillance de l’OG-DPC.
Si l’équipe de l’OG-DPC semble régler les problèmes au coup par coup, le bateau DPC a du mal à larguer les amarres comme l’avaient souligné nos lecteurs au printemps dernier lors de notre grande enquête sur le DPC. Preuve en est : le report, une nouvelle fois, de la fin de la période transitoire. Arrêtée initialement fin juin, elle a été renvoyée aux calendes grecques ! « Jusqu’à ce tous les établissements de formation aient été évalués par les commissions scientifiques indépendantes (CSI) », a laché la présidente de l’OG-DPC...
La CSI des généralistes désertée
Problème : les membres de la section généraliste de la CSI ont décidé de suspendre leur participation. Et le processus de certification des opérateurs est donc pour l’heure bloqué. Sur les 17 médecins généralistes qui composent la CSI, 14 n’ont pas participé à la réunion du 24 septembre et devraient maintenir leur mot d’ordre pour celle de mardi prochain. Seuls les membres CSMF n’ont pas souhaité faire la grève du zèle. Membre de la section généraliste de la CSI, le président de l’UNOF, Luc Duquesnel, n’a pas suivi ce mouvement. « Il y a urgence. Beaucoup d’organismes sont en attente. Cette action ne me semblait pas justifée »,
explique-t-il. « Les 14 membres qui ont décidé cette action sont très mécontents de la façon dont le dispositif fonctionne », répond le Dr Marie-Hèlène Certain. D’après cette membre du bureau du Collège de la médecine générale, dont la CSI généraliste est l’émanation, les protestataires ont l’impression « d’être la caution d’un dispositif dont ils ne maitrisent rien » et se plaignent de devoir donner un avis sur des organismes de formation sans disposer de critères d’évaluation fiables. Ils réclament également qu’un plan de contrôle puisse être mis en place afin de vérifier sur le terrain ce que feront les organismes et de disposer des moyens financiers et humains pour le faire.
Conséquences : à ce jour, seuls les organismes dits « historiques » ont pu réaliser en 2013 des actions de formation et continuent d’en faire en attendant que les choses se débloquent. Mais les demandes s’accumulent : pour les médecins, ce sont un peu plus de 1 500 organismes qui devront être vus par la CSI. Un travail jugé « considérable » par le Dr Marie-Hélène Certain, compte tenu du nombre insuffisant de membres de la Commission. Pour la généraliste, « le vrai problème, c’est que les professionnels de santé sont court-circuités ».
La contestation semble avoir ému l’avenue de Ségur. En tout cas, les membres de la CSI et du Collège ont été reçus dans le bureau de la ministre. Un rapport de l’IGAS a d’ailleurs été commandé cet été et les auditions sont en cours. Les propositions sont attendues fin décembre. De là, suivront une série de réunions de travail afin sans doute de rectifier les textes et de trouver un terrain d’entente, notamment sur la gouvernance, pour que le DPC puisse enfin prendre son envol !
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