Baisse générale des rendez-vous non honorés : 3,3 % de taux de « lapins » toutes spécialités, révèle Doctolib

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Publié le 03/07/2024

2,6 % de taux de lapins chez les généralistes et 3,1 % chez les spécialistes : Doctolib dévoile ce mercredi 3 juillet de nouveaux chiffres, en baisse générale, concernant les rendez-vous non honorés parmi les utilisateurs de sa plateforme. Un signal positif que la licorne attribue aux fonctionnalités mises en place en 2023.

Crédit photo : GARO/PHANIE

Y aurait-il, depuis un an, une légère accalmie sur le plan des rendez-vous non honorés, ces fameux « lapins » qui constituent un véritable fléau pour les praticiens libéraux ? C’est du moins ce que suggère la dernière évaluation de la plateforme Doctolib qui publie ce mercredi 3 juillet de nouvelles données statistiques* détaillées, tirées des agendas des praticiens utilisateurs.

Principal enseignement : selon le leader de la prise de rendez-vous en ligne, le pourcentage de lapins – « pas vu, pas prévenu » – posés parmi ses utilisateurs est en recul général par rapport à 2023 chez toutes les professions étudiées (médecins mais aussi paramédicaux).

Les spécialistes plus souvent exposés

En ce qui concerne les médecins (toutes spécialités confondues), la licorne française dénombre « 3,3 % de lapins » posés par des patients indélicats (chiffres publiés en juin 2024) contre 4,1 % en février 2023. C’est donc une diminution assez significative – près d’un point – de ces rendez-vous manqués sur un an.

Comme l’année dernière, les médecins spécialistes (hors médecine générale) sont davantage touchés par le phénomène des consultations non honorées que leurs confrères omnipraticiens. En juin 2024, en moyenne 3,1 % de leurs rendez-vous n’ont pas été respectés par les patients, contre « seulement » 2,6 % pour les généralistes et les pédiatres. En février 2023, avec la même méthode de calcul, ces taux de lapins étaient plus élevés puisqu’ils s’établissaient respectivement à 4,5 % chez les spécialistes et 3,4 % chez les généralistes (tableau détaillé et comparatif ci-dessous). À noter le plus faible taux des lapins chez les radiologues (1,9 %).

« En moyenne, pour un médecin généraliste, par semaine, sur une base de 100 rendez-vous, entre 2 et 3 patients ne se rendent pas au rendez-vous sans prévenir », résume la société.

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Les centres de santé restent de loin les plus affectés par cette épidémie de « no show ». Toujours selon Doctolib, les professionnels de santé exerçant sous forme salariée dans ce type de structures enregistrent un taux moyen de « pas venu, pas prévenu » de 6,1 %, soit un pourcentage nettement supérieur à celui des libéraux de santé étudiés (2,8 %).

Les chirurgiens-dentistes restent la profession qui subit les taux les plus élevés, à 4,7 % (contre 6,2 % en 2023), soit près d’un patient sur 20. Or, il s’agit parfois de consultations qui supposent « des actes lourds et du matériel », signale Doctolib.

Les nouveaux patients encore plus inconvenants !

Comme l’avait déjà révélé la précédente enquête de Doctolib publiée en février 2023, la palme des plus gros poseurs de lapins revient aux nouveaux patients, autrement dit ceux qui sollicitent « pour la première fois » un rendez-vous chez un professionnel de santé.

Dans cette catégorie des nouveaux patients, le taux de rendez-vous non honorés grimpe à 5,2 % des consultations chez les omnipraticiens. Du côté des autres médecins spécialistes, ce taux s’élève à 4,6 % des consultations et à 3,8 % chez les radiologues.

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Taux de “pas venu, pas prévenu” des nouveaux patients

Toutes spécialités confondues, là encore, la tendance est à la baisse par rapport à l’an dernier, avec 5,4 % de lapins en 2024 versus 6, 4 % en 2023 chez les nouveaux patients, soit un point de moins.

Seul un spécialiste sur deux parvient à remplacer un rendez-vous annulé…

Pour enrichir son analyse, Doctolib a examiné le taux de remplacement des annulations ou reports tardifs de rendez-vous (48 heures avant la consultation). Les statistiques montrent qu'en moyenne trois rendez-vous sur quatre (72 %) annulés ou déplacés tardivement sont reprogrammés pour les généralistes et les pédiatres. « Pour les médecins spécialistes (…) certains actes spécifiques (opérations par exemple) demandent une organisation particulière et sont aussi plus difficiles à remplacer en dernière minute », souligne la plateforme. Ainsi, seulement 52 % des annulations et reports tardifs de rendez-vous chez les spécialistes parviennent à être remplacés (une proportion stable sur un an).

Taux de remplacement des annulations et déplacements tardifs de rendez-vous (moins de 48h avant le rendez-vous - Professionnels libéraux et salariés)

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Pour continuer à réduire l’impact des rendez-vous non honorés, la plateforme va étudier la possibilité de mettre en place une « confirmation préalable au rendez-vous » pour les nouveaux patients, plus indélicats. Des travaux pour « mieux appréhender les spécialités qui connaissent le plus d’annulations tardives » seront aussi engagés dans les prochains mois. Et afin d’alerter sur l’impact délétère d’un rendez-vous manqué – pour un professionnel et sur l’accès aux soins dans son ensemble – Doctolib relance sa campagne de responsabilisation auprès des patients « Je viens ou je préviens ».

Depuis février 2023 déjà, Doctolib rappelle avoir optimisé les rappels de rendez-vous, notamment avec l’instauration d’une nouvelle notification push deux heures avant la consultation, qui s’ajoute aux e-mails et sms de rappel envoyés à J-7 et entre 24 et 48h avant. L’agenda des praticiens a aussi été « amélioré », intégrant le suivi des modifications de rendez-vous faites par les patients et les statistiques de présence.

Pour rappel, en avril, la licorne s’était positionnée contre la mise en place d’une taxe lapin, mesure portée par le Premier ministre, Gabriel Attal. « Il ne faut pas créer un fardeau administratif nouveau pour les soignants et entraver l’accès aux soins, avait estimé Stanislas Niox-Chateau, cofondateur et PDG de Doctolib.

*Statistiques moyennes tirées des agendas des praticiens utilisateurs de Doctolib sur les 3 derniers mois


Source : lequotidiendumedecin.fr