Reconnaissons-le, par les temps qui courent, on a un peu de mal à suivre les revendications de vos syndicats... Un jour, c’est l’UNOF qui lance la bataille sur le C à 25 euros et MG reprend la balle au bond. Un autre, le second contre-attaque sur le V à 56 euros et le premier moque le « ralliement » subit de son concurrent… Le SML n’est pas en reste, mais, comme d’habitude, tente de se démarquer, prônant un « choc de revalorisation » avec sa consultation de prévention « à haute valeur ajoutée ». Enfin, la FMF – jamais aussi bonne que dans la surenchère – préfère ratisser large et, pour être sûr de ne rien oublier, demande « une rémunération pour tous les médecins du secteur 1 à la hauteur de leurs confrères européens avec les mêmes moyens logistiques et organisationnels…» Ouf ! En ce début d’année, les conférences de presse succèdent aux communiqués et les déclarations aux plateformes...
Des syndicats qui se marquent à la culotte ? Cela s’est bien entendu déjà vu. Mais le plus étonnant est que cette débauche de propositions tarifaires en tous genres se fasse un peu à contretemps, à distance d’élections aux URPS qui ne sont prévues qu’à l’automne 2015. Comme si – avec 18 mois d’avance – la campagne avait déjà commencé ! Cette nervosité s’explique peut-être par des changements de leader, à l’UNOF et bientôt au sommet de la « CSMF », chacun éprouvant le besoin de se repositionner, dans et hors d’une « Confédération », acteur historique qui donne toujours un peu le « la » du chœur syndical.
Au-delà, il s’agit pour les uns et les autres de se glisser dans les interstices de la politique gouvernementale. La concrétisation de la Stratégie Nationale de Santé est proche avec cette fameuse loi santé qui sera dévoilée au printemps. Elle est censée placer le généraliste au centre du système de soins. Et vos syndicats savent que le train ne passera pas deux fois… Toute cette agitation pourrait néanmoins donner l’illusion aux généralistes qu’il y a vraiment du grain à moudre cette année. Or, en la matière, personne ne peut jurer de rien. Hormis sur la rémunération du travail d’équipe dont nous parlons cette semaine, qui peut se dire certain qu’une séquence généralistes s’ouvrira cette année dans les négos avec les caisses ? Lors de sa conférence de presse de mardi, François Hollande a certes évoqué (un peu) la santé. Mais c’était plus pour évoquer du sang et des larmes que pour promettre aux acteurs de santé des lendemains qui chantent...
Missions, consultation et diagnostic, prescription : le projet Valletoux sur la profession infirmière inquiète (déjà) les médecins
Désert médical : une commune de l’Orne passe une annonce sur Leboncoin pour trouver un généraliste
Pratique libérale : la chirurgie en cabinet, sillon à creuser
Le déconventionnement tombe à l’eau ? Les médecins corses se tournent vers les députés pour se faire entendre