Un an après la mise en place d’un forfait médecin traitant de 5 euros au cours des négociations sur les dépassements d’honoraires, MG France prêche désormais pour son extension aux moins de
16 ans. à Marseille, la semaine dernière, lors de son 6e Congrès, le syndicat a reçu un avis plutôt favorable de Marisol Touraine qui avait fait le déplacement. Après avoir souligné devant 500 généralistes présents dans la salle, que le médecin de famille était « en première ligne pour rénover » le système de santé, la ministre de la Santé a déclaré avoir « bien entendu » la demande de MG France sur l’extension du dispositif « médecin traitant » aux enfants. Elle a même ajouté qu’une « discussion » devait avoir lieu prochainement à ce sujet. La ministre de la Santé est, en revanche, restée prudente sur la manière de financer ce nouveau forfait. De son côté, n'ayant « pas peur de la concurrence », le syndicat de Claude Leicher a précisé qu’il ne s’opposait pas à ce que les pédiatres puissent également être nommés médecin traitant? au même titre que les généralistes.
Mesure de bon sens qui va dans le bon sens...
Si, pour MG France, « la voie vers la désignation d’un médecin traitant pour tous est clairement tracée », à l’Unof, on considère que cette mesure va dans le sens de la Stratégie nationale de santé, mais qu’elle ne doit pas empêcher la création de consultations de prévention. « La création du forfait médecin traitant, c’est pour la tenue du dossier du patient. Cela ne doit pas remplacer la cotation d’un C qui serait créée pour la prévention », explique Luc Duquesnel, président de l’Unof, qui milite pour la création d'une consultation de prévention tous les 5 ans jusqu'à 20 ans. Du côté de la FMF, on estime aussi qu’il est « logique » d’étendre le forfait médecin traitant. « Vue la hauteur des forfaits, on pourrait le mettre en place dès demain mais cela va encore prendre plusieurs années », regrette Claude Bronner, son vice-président. Car dans un contexte de crise, que la ministre de la Santé a rappelé lors du Congrès, reste désormais à savoir quels seront les investissements financiers qui seront dégagés pour les soins primaires. C’est bien là tout l’enjeu des prochains mois.
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