Après quatre mois de négociations, les syndicats de pharmaciens ont signé ce mercredi 9 mars au soir leur nouvelle convention avec l’Assurance maladie. L’ensemble des syndicats représentatifs, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l'Union de syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) ont entériné ce texte. Il représente un investissement financier de 130 millions d’euros de la part de la caisse et acte des compétences supplémentaires pour les pharmaciens.
Ce texte « élargit surtout leurs missions en matière de prévention et d’accompagnement des patients, pérennisant ainsi le rôle central que le pharmacien d’officine a joué dans le cadre de la crise sanitaire en matière de vaccination et de dépistage », souligne l’Assurance maladie dans un communiqué.
Vaccination de l'adulte, dépistage du cancer colorectal...
À partir d’octobre, le pharmacien pourra ainsi réaliser tous les vaccins de l’adulte et de l’adolescent à partir de 16 ans. Ils seront aussi habilités à remettre les kits de dépistage du cancer colorectal à toutes personnes éligibles. Ils auront également la possibilité de délivrer des bandelettes urinaires, et procéder à leur analyse, pour les patientes présentant des symptômes de cystite aiguë. Mais pour l’instant pas de changement sur la dispensation après diagnostic, seuls les pharmaciens appartenant à une MSP sont autorisés à prescrire le Monuril directement.
« Ce rôle accru en matière de prévention pourra par ailleurs être conforté au cours de la convention par le développement de nouvelles missions, les partenaires conventionnels s’accordant sur la nécessité d’étudier le rôle d’accompagnement que le pharmacien pourrait jouer dans la détection de certaines pathologies comme les maladies métaboliques », précise l’Assurance maladie.
Dispensation adaptée et pharmacien correspondant
Concernant la dispensation adaptée, qui permet aux pharmaciens de moduler les prescriptions des médecins pour certaines posologies, elle devrait être étendue au 1er juillet à d’autres produits comme les bandelettes pour lecteurs de glycémie, les pansements et les compléments nutritionnels oraux. « À cette date, les partenaires conventionnels doivent en effet tirer un bilan des deux années de mise en place de cet acte et potentiellement revoir les modalités de sa valorisation », expliquent nos confrères du Quotidien du Pharmacien.
Le texte définit aussi les missions du pharmacien correspondant. Ce statut permet au pharmacien, désigné par son patient auprès de l’Assurance maladie et en accord avec le médecin traitant, de renouveler périodiquement certains traitements chroniques et ajuster les posologies pour un délai limité. Pour l’instant ce statut n’est reconnu que dans les zones sous-denses.
Dans les zones à faible densité médicale, la nouvelle convention prévoit aussi le développement de l’assistance à la téléconsultation en officine avec une rémunération et une participation financière à l’équipement.
Dans le cadre de leur Rosp, des indicateurs ont été ajoutés pour le numérique en santé. C’est le cas de l’alimentation du DMP, l’utilisation de la messagerie sécurisée de Mon espace santé ou la généralisation de la e-prescription qui deviendra obligatoire d’ici fin 2024.
Comme les médecins, les pharmaciens reviendront à la table des négociations avec l’Assurance maladie en 2023, notamment pour parler plus spécifiquement de rémunération.
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