Alors qu’une mission est en cours pour analyser les causes de la hausse des indemnités journalières et comment y remédier, le gouvernement a d’ores et déjà annoncé des mesures prioritaires sur le sujet. Deux propositions ont pour l’instant été retenues : faciliter le recours au mi-temps thérapeutique et rendre obligatoire la dématérialisation des arrêts de travail. Deux annonces qui ne convainquent pas les médecins et notamment l’UFML-S (Union française pour une médecine libre), qui dans un communiqué regrette « le choix de ne rien changer fondamentalement, hormis de faciliter par la dématérialisation les contrôles des médecins et des patients, à travers l’exploitation automatisée de statistiques individuelles et collectives ».
Contractualiser avec l'Assurance maladie
Le syndicat de Jérôme Marty avance une contre-proposition et suggère de faire de l’Assurance maladie « un partenaire du patient et du médecin et non plus une structure perçue comme organisme de mise en doute et de sanction ». Pour cela, il veut que les affiliés contractualisent avec elle, comme avec les autres assurances. Un contrat tripartite entre le patient, le médecin et l'Assurance maladie « dont la signature fonderait le partenariat en un pacte social où les droits et devoirs de chacun seraient exprimés ». Pour l’UFML-S, faire de l’Assurance maladie un partenaire aurait une influence sur le parcours de l’arrêt de travail. Cela permettrait de renouer le dialogue entre des acteurs (patient, médecins, médecin du travail et médecin conseil) qui ne se parlent presque jamais. « Le médecin du travail doit retrouver toute sa place et sa responsabilité au sein de l’entreprise. Son rapport avec le salarié et avec le médecin prescripteur doit être privilégié », souligne le communiqué. Idem avec le médecin conseil qui doit « participer chaque fois que nécessaire » pour faire disparaître la méfiance. Une manière de rompre avec un fonctionnement en silo.
Décision collégiale pour les arrêts longs
Concrètement, pour les arrêts de longue durée, le syndicat appelle à la mise en place d’un système de collégialité « où le cas d’un patient sera étudié en sa présence par l’ensemble des intervenants ». Une lettre clef serait créée pour rémunérer la participation des médecins de ville. « L’utilisation de la télémédecine pour des professions souvent sous pression prendrait ici tout son sens », ajoute le syndicat. « La méfiance et la méconnaissance seraient donc remplacées par la confiance et la connaissance », conclut-il.
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