Le rapport du député LREM Thomas Mesnier sur les soins non programmés a divisé les médecins libéraux. Ceux-ci ont en majorité peu apprécié les propositions du parlementaire qui souhaite les mettre davantage à contribution pour désengorger les urgences. La Fédération hospitalière de France (FHF) est, elle, plus clémente. Dans un communiqué ce jeudi, son président Frédéric Valletoux « se félicite que son diagnostic soit partagé par Thomas Mesnier ». « 43 % des passages aux urgences pourraient être pris en charge par la médecine de ville », rappelle la FHF, citant une récente étude de la Drees.
La FHF salue particulièrement la notion de « responsabilité territoriale » des médecins suggérée dans le rapport, et observe que plusieurs propositions s'apparentent à celles qu'elle avait formulées sur sa plate-forme présidentielle 2017-2022 et dans le rapport Jardry présenté en mars 2018. La fédération préconise aussi, par exemple, de développer « l’éducation et la pédagogie » autour du parcours de soins, de « libérer du temps médical en renforçant la coopération entre les professionnels » ou encore de « favoriser techniquement et financièrement le partage de l’information, le travail d’équipe, la formation d’étudiants ».
Des doutes sur le modèle financier
Les hospitaliers restent tout de même vigilants quant à la politique qui sera menée pour les urgences et l'hôpital en général. Le gouvernement doit présenter début juin sa « stratégie de transformation du système de santé » et devra rassurer sur encore bien des interrogations. « Quel modèle financier pour les centres de soins non programmés hospitaliers ? » et « quelle forme prendra l’accompagnement et l’incitation à la prise en charge d’accueil des soins non programmés assuré par les médecins de ville ? », s'interroge le président de la FHF.
La question du financement reste donc entière selon Frédéric Valletoux, qui cite la DGOS selon laquelle « la prise en charge de 3,6 millions de patients par des généralistes libéraux plutôt qu’aux urgences pourrait engendrer une économie de l’ordre de 50 millions d’euros ». Comme les libéraux, la FHF demande à son tour à être entendue par le gouvernement sur le sujet des soins non programmés afin d'y apporter son expertise.
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