« Tous les jours, je lis entre 20 et 30 mn d’informations professionnelles », assure cette jeune médecin. Dès le début de son activité professionnelle, dans la foulée de son installation, le généraliste doit suivre le fil de l’actualité. Trois niveaux de lecture s’offrent à lui : les alertes sanitaires, les recommandations institutionnelles, et les informations relatives à l’actualité médicale.
Le médecin de famille doit faire un minimum de sélection s'il ne veut pas crouler sous les news, alertes, tweets, ou autres signalements chronophages.
Les signaux d’alerte
Certaines informations sont incontournables car elles engagent la responsabilité du médecin. S’inscrire sur la liste de diffusion de la Direction générale de la Santé (DGS) en fait partie. Le fil dgs-urgent.santé permet aux professionnels du secteur de recevoir automatiquement des messages (mail, SMS…) les alertant de problèmes sanitaires majeurs.
Tous les professionnels de santé, détenteurs d'un numéro RPPS (Répertoire Partagé des Professionnels de Santé) et/ou ADELI, peuvent s'inscrire sur cette liste de diffusion.
Les praticiens sont alors informé des tensions d’approvisionnement de médicaments ou de vaccins, des rappels de recommandations ou des campagnes sanitaires. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a aussi une rubrique actualités incontournable à laquelle il est possible de s'abonner pour recevoir les dernières informations par mail.
L’info tient en quelques fils
Sélectionner l’information institutionnelle est chronophage. Pour se tenir au courant, le médecin doit sélectionner parmi les newsletters, webzine, ou peut consulter les sites du ministère de la Santé, des Agences régionales de santé (ARS), d'Ameli, de l'Ordre ou de la Haute Autorité de Santé (HAS).
On peut suivre aussi ces institutionnels par leur RSS ou flux dynamique à utiliser en marque page. Pratiques, ils ne demandent qu’un clic et installent le jeune médecin dans une habitude de consultation informative active.
Les jeunes médecins peuvent aussi se tenir informés de l'actualité politique (évolutions réglementaires) par le biais des syndicats ou encore en lisant la presse professionnelle (Le Généraliste, par exemple !), la revue Prescrire.
S’informer pour se former
Restent les sites et la presse spécialisée des sociétés savantes qui sont des mines d’informations voire de formation à choisir selon ses centres d'intérêts et l'utilité pratique.
Pour les jeunes qui s’installent de nombreux éditeurs revoient leur prix d’abonnement à la baisse. Il est temps de remplir son panier et à la longue le choix se fera naturellement…
Selon une récente étude* menée par BVA pour la Fédération nationale de l'information médicale (FNIM), la féminisation de la profession est en train de bousculer les habitudes d'information médicale. On assiste ces dernières années à une montée en puissance des sources d'information digitale, observent les auteurs de l'étude.
55 % des informations sont désormais lues sur un support digital, selon cette enquête. Cette part atteint même 69 % chez les moins praticiens de moins de 35 ans.
Ainsi, les femmes généralistes privilégient les sites Internet des autorités de santé (44 % les placent en tête de leur source d'information) au détriment de la visite médicale (19 %) et de la presse médicale (4 %). Les hommes restent, eux, favorables à la visite médicale (48 %) et à la presse spécialisée (35 %). Même si elle est décriée pour sa surinformation commerciale, l'industrie pharmaceutique demeure le premier vecteur d'information sur l'innovation médicale pour 23 % des médecins.
Autre évolution sociétale de taille : la majorité des médecins des médecins (97 % selon l'enquête), sont aussi amenés à s'informer sous l'impulsion de leurs patients. « Le patient s'affirme comme un influenceur poussant les médecins à s’informer davantage », concluent les auteurs de l'étude.
A. C.
*menée du 27 septembre au 7 octobre 2018 auprès de 200 médecins dont 91 généralistes,
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