La surmédicalisation au banc des accusés

En 2016, Jean-Pierre Thierry publie avec Claude Rambaud, Trop soigner rend malade, un livre paru chez Albin Michel, couronné l’année suivante par le prix Prescrire. La vice-présidente de France Assos Santé est à l’époque membre d’une commission ministérielle liée à la pertinence des soins : « C’était un sujet dont on parlait beaucoup avec Jean-Pierre qui, notamment, avait accumulé pas mal de données sur le dépistage organisé et le risque de surmédicalisation. Donc on a mutualisé nos connaissances, les études pour lui et l’expérience associative auprès des patients pour moi ». Surconsommation d’antibiotiques, obésité, diabète, cancer de la prostate, etc., les auteurs dénoncent une prise en charge axée sur le curatif, aux dépens du préventif. En fil rouge, la nécessaire amélioration de notre prise en charge, une idée qui irrigue tout le parcours du Dr Thierry. « Au début de ma carrière, je trouvais la gestion du système de santé français assez dysfonctionnelle, et 40 ans après, c’est pire : c’est rageant », lâche-t-il, un rien dépité.