Ouverte après le décès d'un médecin urgentiste du Jura le 23 avril 2020 des suites du Covid, l'enquête pour « homicide involontaire » et « mise en danger de la vie d'autrui », a été classée sans suite, a annoncé jeudi 7 juillet le procureur de la république de Lons-le-Saunier. « L'enquête n'a pas établi de charge contre le centre hospitalier de Lons-le-Saunier où exerçait l'urgentiste ou contre son équipe de direction, a indiqué le magistrat.
Le Dr Éric Loupiac, médecin urgentiste de 60 ans, exerçait dans cet hôpital et était par ailleurs délégué de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) dans le Jura. Selon son épouse, l'urgentiste a été contaminé sur son lieu de travail, sa famille étant confinée. Elle dénonçait des « manquements aux obligations de sécurité qui incombaient à l'hôpital » ainsi que « l'absence de protections adéquates des soignants » qui ne disposaient pas d'un nombre suffisant de masques FFP2.
Protocole conforme
Mais, selon le procureur, les investigations ont montré « qu'un protocole sanitaire avait été mis en place » par l'établissement « bien avant la contamination du Dr Loupiac ». Ce protocole reposait notamment sur la mise en œuvre par le personnel de gestes barrières, sur l'utilisation de moyens de protection qui étaient disponibles et utilisés au sein du service des urgences. « Le Dr Loupiac portait, lors des consultations, les équipements de protection prévus au protocole sanitaire », a souligné le procureur.
Toujours pour le magistrat, « ce protocole, jugé conforme à l'état des savoirs au moment de sa mise en place par la majorité des soignants, avait évolué par la suite à mesure que les sociétés savantes progressaient dans la connaissance du Covid, des moyens de s'en protéger et que des instructions étaient données par les autorités de tutelle ».
Suicides de soignants à l’hôpital : Vautrin, Borne et Neuder visés par une plainte, ainsi que l’AP-HP
Opacité tarifaire, pratiques commerciales trompeuses… Les cliniques rappelées à l’ordre par Bercy
Vers un moratoire sur les fermetures des maternités ? Les obstétriciens du Syngof disent non
Hôpitaux de Marseille : « l’affaire Adida est une déflagration », juge le DG de l’AP-HM François Crémieux