Alors qu’en 2021 la pénurie de praticiens hospitaliers a atteint des sommets, le Centre national de gestion (CNG) vient de lancer une campagne pour « changer de regard » sur le métier de PH. Baptisée « mon choix, engagement : praticiens hospitaliers », cette campagne digitale vise à « attirer de nouveaux talents », indique le CNG, tout en déconstruisant les « stéréotypes » et les idées reçues sur les PH.
« Trop souvent mal ou peu connus, ils drainent de nombreuses idées fausses que le CNG souhaite rétablir via des témoignages, des portraits, des interviews, souligne l'établissement. C’est tout l’objet d’une campagne de promotion d’envergure, totalement inédite ».
Les vocations font défaut
La campagne s’accompagne donc d’un blog, d’une dizaine de témoignages vidéos et écrits de praticiens « désireux de partager la richesse et les aléas de leur quotidien », mais aussi de la diffusion de formats courts sur les réseaux sociaux. La campagne du CNG a été élaborée avec les médecins en poste, le ministère de la Santé, les syndicats de PH et la Fédération hospitalière de France (FHF).
En mettant en lumière le quotidien des PH, le CNG espère promouvoir ces carrières publiques auprès « du plus grand nombre de candidats ». Car les vocations font défaut. En 2021, le taux de vacance de postes de PH a frôlé les 32 %. Et alors qu’en dix ans, le nombre de praticiens avait globalement progressé de 10 %, c'est aujourd'hui l'augmentation constante des démissions qui est au centre des préoccupations. 15,8 % des PH à temps plein qui ont quitté l'hôpital l'ont fait par démission en 2021, contre 13,5 % l'année précédente.
« Nous avons besoin de vous ! »
Après une campagne de com’ pour recruter des directeurs hospitaliers fin 2021, le CNG entend mettre l’accent sur une profession qui participe à une « quête de sens » mais aussi à un « sentiment d’utilité inhérent à la mission de service public ».
Travail en équipe, diversité des modes d’exercice mais aussi des patients : les vidéos retracent le témoignage d’une poignée de PH, comme le Dr Clément Vansteene. Pour ce psychiatre qui exerce à l’hôpital Saint-Anne, être praticien hospitalier « est l’occasion de croiser tous les publics sans problème d’accessibilité financière aux soins ». « On vous attend, nous avons besoin de vous ! », surenchérit la Dr Clémentine Cordier, PH dans le service de médecine polyvalente du Groupe hospitalier public sud de l’Oise, qui concède que si l’hôpital est « enrichissant tous les jours, ce n’est pas le pays des bisounours ».
Cette campagne de recrutement du CNG devrait s’accompagner de webinaires, faisant intervenir des praticiens en poste et des étudiants.
À l’hôpital psychiatrique du Havre, vague d’arrêts de travail de soignants confrontés à une patiente violente
« L’ARS nous déshabille ! » : à Saint-Affrique, des soignants posent nus pour dénoncer le manque de moyens
Ouverture du procès d'un homme jugé pour le viol d'une patiente à l'hôpital Cochin en 2022
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique