Le discours est différent sur la forme mais constant sur le fond. Arnaud Robinet, président depuis deux mois de la Fédération hospitalière de France (FHF), ne renie en rien les positions de son prédécesseur Frédéric Valletoux, devenu député Horizons, mais il ménage ostensiblement les libéraux, en particulier les médecins généralistes.
Invité à un webinaire par le cabinet de conseil Nile, à la veille des deux jours de grève des cabinets libéraux, le patron de la FHF a assuré la médecine de ville de son soutien, y compris sur le terrain des revalorisations. « Je suis le premier à dire aujourd'hui que le prix de la consultation à 25 euros n’est pas à la hauteur du rôle des médecins dans notre système de santé », affirme le maire de Reims.
Équilibre à trouver
Mais le soutien n'est pas sans contrepartie. « Cette revalorisation qui est nécessaire et indispensable doit s’accompagner d'échanges et de discussions, notamment sur les questions de délégations de tâches », a ajouté le président de la FHF, bien conscient des questions « d'équilibre économique à trouver dans les cabinets médicaux » pour compenser ces transferts. L'ancien praticien hospitalier en pharmacologie fait valoir que la vaccination en officine ne fait plus débat. « Tout le monde est d'accord pour faire un pas », veut-il croire.
De la même façon, s'agissant de la permanence des soins (PDS) dont il faut mieux répartir le « poids », Arnaud Robinet manie la dialectique du « en même temps ». Appelant au déploiement du service d'accès aux soins (SAS) universel, il estime que la PDS « nécessite du dialogue entre les parties prenantes ». « Je veux tourner la page des discours qui opposent le public et le privé et où on se regarde en chiens de faïence, assume-t-il. Mais il faut parler de responsabilité collective et nous devons travailler autour de plateformes communes. »
« Hospitalo-centrisme à outrance »
Faisant même amende honorable sur « l'hospitalo-centrisme à outrance » passé, le président de la FHF appelle « à une union sacrée avec l'ensemble des parties prenantes et notamment les médecins généralistes pour garantir l’accès aux soins ».
Cette question fait partie de « ses trois priorités majeures » avec les ressources humaines à l'hôpital (« nous devons recruter au moins 70 000 soignants en plus d'ici à cinq ans », rappelle-t-il) et la « planification à long terme des dépenses ».
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