Investissement Ségur : les Hauts-de-France épongent les dettes hospitalières et misent sur le lien avec la ville

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Publié le 19/11/2021
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Crédit photo : AFP

Le tour de France des annonces des investissements hospitaliers du Ségur s'est arrêté ce vendredi dans les Hauts-de-France ; et c'est le président de la République qui s'y colle à la faveur de son déplacement dans le Nord et dans l'Aisne, consacré au pacte Sambre-Avesnois-Thierache (« pacte SAT »), un dispositif d'investissement et de modernisation des services publics sur ce territoire.

Et, ce n'est pas dans un hôpital cette fois, mais dans une maison de santé pluridisciplinaire (MSP) à Aulnoye-Aymeries qu'Emmanuel Macron s'est arrêté pour discuter avec des professionnels de santé (vidéo ci-dessous).

Coopérations

S'agissant des investissements hospitaliers, le premier objectif de l'agence régionale de santé (ARS) qui dispose d'une enveloppe de 1,17 milliard d'euros – dont 30 millions de fonds européens – pour les projets sanitaires du Ségur est de « territorialiser, transformer et décloisonner l'offre autour de projets médicaux de territoire, associant la ville, l'hôpital et le médico-social ».

Par exemple, le territoire visité par le chef de l'État – fief de Xavier Bertrand – bénéficie d'une enveloppe de 28,6 millions d'euros pour la rénovation et la restructuration des hôpitaux de Hirson, Nouvion-en-Thiérache, Vervins et Fourmies ainsi que de la clinique de la Thiérache. Les deux derniers sont appelés à développer leurs coopérations.

L'ARS espère que les liens entre les MSP et les établissements de santé – via l'hôpital de jour ou l'installation de plateaux techniques – donnera envie aux jeunes médecins de s'installer. « Le besoin de remettre un minimum de plateaux techniques en particulier de l'imagerie sur un établissement de proximité qui est à 200 m de la MSP est apparu parce que les médecins ont exprimé cette priorité », explique le Pr Benoît Vallet, directeur général de l'ARS Hauts-de-France. 

Modernisation du bloc opératoire

Parmi les 12 gros chantiers qui pourront aussi être soutenus (pour un montant total de 482 millions d'euros), on peut citer la réhabilitation du bâtiment principal du CH de Dunkerque (67,5 millions d'euros), notamment pour moderniser le bloc opératoire, la salle de réveil et réaménager l'unité de chirurgie ambulatoire.

Deux sites du CHU de Lille vont être restructurés (200 millions d'euros) : le site Jeanne de Flandre mère-enfant pourra regrouper sur un même lieu l'ensemble des activités pédiatriques et celui de Roger Salengro, outre la rénovation hôtelière, recevra des nouveaux équipements afin « d'ancrer son expertise de pointe en neurosciences, dans le champ des maladies ostéoarticulaires et de l'imagerie ». En outre, 20 millions d'euros sont également fléchés vers les établissements privés de la région.

Reprise de dette

Dans la région Hauts-de-France, une part importante de l'enveloppe du Ségur servira à la reprise de dette hospitalière : 111 millions pour le CHU d'Amiens, 49 millions pour le CHU de Lille, 35 millions pour le CH d'Arras ou 33 millions pour le CH de Calais. Au total, « ce sont 70 établissements qui ont profité des restaurations de capacité financière pour un montant total de 657 millions d’euros, précise le Pr Benoit Vallet, directeur général de l'ARS Hauts-de-France. C'est une somme tout à fait considérable ».

Le GH public Sud-Oise, c'est-à-dire les hôpitaux de Creil et de Senlis, en grande difficulté, conjugue les deux types de soutien pour une enveloppe de 73,5 millions d'euros. Un peu plus de la moitié (38 millions) consiste en la reprise de dette car l'établissement était « dans une situation dégradée qui s'explique par la perte d'attractivité de cet établissement et donc sa difficulté à construire un équilibre médico-économique correct », explique le Pr Vallet. Une attractivité que l'ARS entend restaurer en reprenant les travaux du CH de Creil, entrepris depuis plusieurs années. L'établissement hérite d'un budget de 35 millions d'euros afin de moderniser son bloc opératoire et transférer enfin les unités d'hospitalisation dans les nouveaux bâtiments qui avaient été construits mais étaient restés inoccupés.


Source : lequotidiendumedecin.fr