L’opération de déminage du directeur général de l’AP-HP a manqué sa cible. Martin Hirsch souhaitait que le corps médical signe une pétition de soutien à la directrice de Pompidou : l’initiative n’a fait qu’attiser la rancœur d’une partie des praticiens à l’encontre de l’administration.
Six chirurgiens ont déposé plainte au pénal pour constitution illégale de fichier nominatif. En attendant le jugement du tribunal, plusieurs syndicats apportent leur soutien aux praticiens ciblés par le traçage individuel d’activité. Le SNAM-HP (syndicat national des médecins, chirurgiens, pharmaciens des hôpitaux publics) dénonce un « abus de pouvoir » des directeurs, non habilités à ses yeux à évaluer les médecins. « L’administration ne peut pas exiger des praticiens qu’ils travaillent au rendement », martèle le SNAM-HP. Il se prononce en faveur d’une évaluation par les pairs, sur la base de critères « transparents, partagés », répondant à l’éthique médicale et non à une logique comptable.
Pressions
Le syndicat des chirurgiens des hôpitaux de Paris pose les mêmes conditions : « Les évaluations à l’AP-HP étant réalisées par profession (l’administration évalue l’administration, le personnel infirmier évalue le personnel infirmier), les chirurgiens réclament un traitement identique ».
De son côté, le syndicat national des médecins de départements d’information médicale dénonce les « pressions » subies par « de nombreux collègues » sommés par leur direction de « communiquer des informations nominatives au mépris des règles nationales qui s’imposent à tous ». Et le syndicat de rappeler ces règles : « Tout traitement de données nominatives doit faire l’objet d’une déclaration à la CNIL. Toutes les informations nominatives doivent faire l’objet d’une validation par le règlement intérieur. La finalité des traitements doit être validée au préalable par les instances concernées, en particulier la CME ».
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