« Restaurer la confiance et les marges de manœuvre des établissements de santé pour faire face aux contraintes financières. » Tel a été l'appel lancé par Ségolène Benhamou, présidente de la FHP MCO, lors d'une conférence/débat consacrée au bilan de la mandature finissante, à l'initiative de la FHP Languedoc-Roussillon.
À la tribune, Lamine Gharbi, patron de la FHP, le Dr Olivier Drevon (FHP-PSY), le Dr Frédéric Sanguignol, vice-président de la FHP SSR, Pascal Delubac (FHP LR) mais aussi le Dr Philippe Cuq, coprésident du BLOC, ont livré leur sentiment très mitigé sur ce quinquennat.
Comme un symbole, le Dr Cuq a souhaité que le futur président de la République, quel qu'il soit, s'engage à ne prendre parmi ses conseillers « aucun de ceux qui composaient les équipes précédentes ». Évidemment, cet appel semble davantage adressé à Emmanuel Macron, favori des sondages, qui compte parmi ses proches et experts santé le Dr Olivier Veran, neurologue hospitalier, qui fut rapporteur de la dernière loi de santé.
Relations âpres avec le ministère
Reste à charge en augmentation pour les patients soignés par des praticiens en secteur II, baisses de tarifs pas toujours compensées par les volumes, relations tendues avec un gouvernement accusé de favoriser l'hôpital public...: les « FHP » ne semblent pas mécontentes qu'une page se tourne au ministère de la Santé. Tout juste Ségolène Benhamou (FHP-MCO) a-t-elle salué un assouplissement des normes en personnel sur l'ambulatoire et l'accès au financement de la recherche.
Lamine Gharbi a résumé la situation politique avec humour : « Je suis content d'une chose dans ce quinquennat, c'est qu'il se termine ! » Rappelant que 30 % des cliniques sont en difficulté financière, le président de la FHP a souligné que les cinq années passées avaient du moins permis de souder les rangs entre les secteurs privé, public et associatif. « Il faut que l'on soit ensemble sur le plan national car sur le plan régional, cela fonctionne », affirme-t-il. Mais comme tous les chefs d'entreprise, les leaders de l'hospitalisation privée aspirent à une visibilité de long terme qui permette d'établir les budgets « avec davantage de sérénité ». Ce qui n'a pas le cas au cours du quinquennat.
Effondrement
Au nom des praticiens libéraux, le Dr Cuq parie déjà qu'aucun des deux finalistes n'abrogera la loi de santé, jugée délétère. Egalement présent dans la salle, le président de l'Union française pour une médecine libre (UFML), le Dr Jérôme Marty, a lancé sans fard : « Le système est en train de mourir à cause d'une loi qui signe l'effondrement du système médical français ». Le médecin généraliste appelle à « la lutte des médecins qui sont la pierre angulaire du système. Nous avons une moyenne d'âge de 55 ans chez les généralistes et des jeunes qui ne veulent plus s'installer. Pas une zone du système sanitaire n'est épargnée. »
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