Acupuncteurs, homéopathes, algologues, ostéopathes, nutritionnistes, médecins du sport, mésothérapeutes, sexologues, urgentistes… : même si personne ne les a recensés de façon fiable, ils seraient 15 000 à 20 000 médecins à expertise particulière (MEP), généralistes ou d’autres spécialités, ayant acquis une compétence ou une orientation spécifique permettant des prises en charge complémentaires. Médecines douces, alternatives, parallèles... Si la plupart de ces médecins ont leurs syndicats propres, et même leurs sociétés savantes, ils constituent aux yeux des pouvoirs publics une sorte de « nébuleuse » difficile à cerner, situation qui les fragilise dans un système de santé en mutation. D’où l’idée du SML, centrale historiquement tournée vers les MEP (15 % de ses adhérents aujourd’hui), de fédérer ces médecins, de leur donner une meilleure visibilité et surtout d’appuyer leur combat pour la reconnaissance de leur expertise et de leur rôle dans le parcours de soins. Le syndicat vient de constituer en son sein une Union dédiée aux MEP et à leurs syndicats. Prochaine étape : un collège rassemblant les organisations professionnelles, sociétés savantes, structures de FMC…
Il y a du pain sur la planche. De l’aveu du Dr Christian Jeambrun, président du SML, les MEP « sont et seront touchés de plein fouet » par les réformes en cours. Déjà « secoués » par la mise en place du parcours de soins autour du médecin traitant, beaucoup de MEP exclusifs se voient refuser par les ordres départementaux leur qualification de spécialiste de médecine générale, sous prétexte de leur expertise particulière. Que vont-ils devenir ? Quant à la définition assez restrictive du médecin généraliste de premier recours (MGPR), inscrite dans la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires (HPST), elle risque de marginaliser nombre de MEP. « Ils veulent pouvoir s’inscrire pleinement dans le parcours de soins, et choisir d’intervenir en premier ou deuxième recours selon leur mode d’exercice, encore faut-il que leurs compétences soient reconnues », insiste le Dr Jeambrun. Le SML propose de susciter cette « réflexion commune » pour valoriser le rôle des MEP (y compris dans la convention) . « Si on n’agit pas, ajoute-t-il, on écartera 15 000 à 20 000 médecins, on refuse cette ghettoïsation des MEP ».
«On est des gens sérieux».
Parmi les objectifs du futur collège MEP : instaurer des règles de bonnes pratiques, développer l’évaluation scientifique, élaborer une charte éthique, réaliser des études cliniques… mais aussi se positionner comme interlocuteur privilégié des autorités (ministère, HAS, Ordre) sur les questions qui concernent ces médecins. « Nous voulons sortir de l’image caricaturale du MEP pratiquant une médecine alternative pour les bobos, soumise aux dérives. Nous voulons montrer que nous sommes des gens sérieux, formés, on est prêt aussi à faire le ménage dans notre exercice », explique aussi le Dr Corinne Godenir, secrétaire général du syndicat médical français pour l’exercice de la nutrition. Pour le Dr Dominique Jeulin-Flamme, présidente du Syndicat national des médecins homéopathes français, une des difficultés sera précisément que les MEP trouvent leur place dans le système de développement professionnel continu (DPC) qui va regrouper FMC obligatoire et évaluation des pratiques professionnelles (EPP).
L’initiative du SML en direction des MEP n’est pas isolée. Une vingtaine de structures, associées à des représentants d’usagers et de complémentaires santé, ont récemment fondé une fédération associative des médecins à orientation spécifique thérapeutique (FAMOST). Sous l’égide de l’union PACA, les premières assises sur les médecins alternatives sont prévues à Paris le 13 Juin 2009.
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