> J’explique
• Avec près de 10 millions de cas par an en France, la bronchite aiguë (BA) est une affection fréquente, survenant volontiers dans le cadre d’épidémie saisonnière. Elle correspond à une inflammation aiguë des bronches, sans atteinte du parenchyme pulmonaire, contrairement à la pneumonie.
• Elle résulte d’une altération de l’épithélium des voies ariennes (bronches et bronchioles) par un agent infectieux. Dans près de 90 % des cas, la BA est d’origine virale. Les Coronavirus, Rhinovirus et Adénovirus donnent plutôt une infection des voies aériennes associée à une bronchite. Les virus Influenza A et B, para-Influenza et le VRS sont plutôt à l’origine d’une bronchite prédominante. Dans moins de 10 % des cas, une bactérie (Mycoplasme pneumoniae, Clamydiae pneumoniae, Bordatella pertussis) peut être en cause.
• L’inoculation de l’épithélium bronchique par l’agent infectieux entraîne la libération de substances pro-inflammatoires type cytokines et une réaction inflammatoire, source de signes généraux à type de fièvre modérée, myalgies et asthénie.
• Localement, la réaction inflammatoire peut aller de pair avec une hypersécrétion bronchique responsable d’expectorations. L’altération de l’épithélium conduit à une mise à nue des terminaisons nerveuses et des récepteurs bronchiques à l’origine de la toux, souvent au premier plan. Une atteinte des voies aériennes supérieures est fréquemment associée, entraînant une obstruction nasale ou une rhinorrhée.
> J’informe
• Le plus souvent ces symptômes sont sans gravité. L’évolution est généralement bénigne avec une guérison spontanée, sans complications, en une dizaine de jours. La fièvre et les myalgies disparaissent généralement au bout de 3 j. Quand elle est présente, l’obstruction nasale s’amende en 7 j environ. En revanche la toux perdure en moyenne pendant 10 j. Elle peut se prolonger au-delà, sans ce que cela soit inquiétant car la réparation de l’épithélium bronchique peut être longue.
• L’apparition d’une expectoration purulente n’est pas synonyme de surinfection bactérienne mais plus de nécrose épithéliale intense.
> J’alerte
• En revanche, une fièvre >38° 5 persistant au-delà de 3 j doit amener à reconsidérer le diagnostic et rechercher une autre pathologie (sinusite, otite, pneumopathie, etc.).
• De même, une toux persistant plus de 3 à 4 semaines doit amener le patient à reconsulter et faire évoquer, entre autres, une coqueluche.
• Les surinfections de bronchite virale par Streptococcus pneumonie, Haemophilus inflenzae ou Moraxella catarhalis sont souvent évoquées mais n’ont jamais été démontrées chez le sujet sain.
• Chez les patients âgés (> 75 ans) ou ayant des comorbidités (pathologies respiratoire chronique, insuffisance cardiaque ou rénale, cirrhose, cancer), la question est davantage débattue mais aucune étude ne permet de savoir si une étiologie bactérienne initiale ou secondaire (surinfection) est plus fréquente dans cette population.
• Chez ces sujets « fragiles », les symptômes peuvent par contre être mal supportés et conduire à une évolution péjorative. La BA peut aussi favoriser la décompensation d’une pathologie sous-jacente. Cela justifie une surveillance particulière.
> Je prescris
• Chez le sujet sain, le diagnostic est clinique et aucun examen complémentaire n’est recommandé.
• Un traitement symptomatique peut être proposé en fonction du tableau clinique : antalgiques et/ou antipyrétiques à la demande ; antitussifs en cas de toux non productive gênante ; mucolytiques ou fluidifiants bronchiques si toux productive ; anti-inflamatoire local et/ou bronchodilatateur, selon la symptomatologie.
La prescription d’AINS ou de corticoïdes par voie générale n’est pas justifiée.
• Concernant les antibiotiques, l’abstention est la règle chez l’adulte sain. Dans cette population, plusieurs études randomisées ont montré qu’ils n’apportent aucun bénéfice ni en termes de durée des symptômes ni en termes de complications.
• Pour les sujets fragiles, il n’existe aucune recommandation spécifique, mais le risque évolutif, plus élevé chez ces patients, rend pour beaucoup la non-prescription d’antibiotiques plus incertaine.
> Je renvois sur web : http://www.ameli-sante.fr/bronchite-aigue
Bibliographie sur legeneraliste.fr
Etude et Pratique
Prophylaxie post-TVP : AOD pleine dose ou demi-dose ?
Recommandations
La borréliose de Lyme
Mise au point
Palpitations : orientation diagnostique
En 5 points
Obésité : suivi d’un patient sous aGLP-1