Ce patient de 45 ans, sans antécédent personnel, consulte pour une lésion inguinale bilatérale qui s’étend depuis 3 mois. Il pratique le triathlon. L’auto-médication par Locoïd® soulage transitoirement le prurit. Son père, également suivi à votre cabinet, présente un psoriasis.
► Il s’agit d’une dermatophytose, infection mycosique superficielle des plis. Le prélèvement isole un Trichophyton rubrum, toujours pathogène, responsable de 70 à 80 % des cas. La transmission est interhumaine, par contact avec des squames contaminés.
► L’atteinte est favorisée par une altération cutanée traumatique, la macération et l’humidité qui règne dans les plis, favorisée par le port de chaussures de sport ou de sécurité, les activités aquatiques, l’obésité…
► Dans le pli inguinal, la dermatophytie réalise typiquement un placard érythémato-squameux prurigineux, à contours arrondis ou circinés qui s'étend vers la face interne de la cuisse. La bordure, plus “active” que le centre du placard, érythémato-vésiculo-squameuse d'évolution centrifuge, est très évocatrice. L'atteinte est uni ou bilatérale. Elle correspond à l’ancienne et trompeuse dénomination “eczéma marginé de Hebra”.
► L’atteinte des autres grands plis (sillon interfessier, région axillaire, plis abdominaux) est moins fréquente mais son aspect est identique. Il n’y a jamais d’atteinte muqueuse.
► Les diagnostics différentiels comprennent principalement l’intertrigo candidosique (érythème vernissé et suintant, pli fissuraire ++ recouvert d’un enduit blanchâtre, bordure moins visible, souvent pustules en périphérie), un psoriasis inversé (intertrigo érythémateux, non squameux à limites très nettes), un érythrasma (placard homogène brun-chamois, d’origine bactérienne), une dermite d’irritation ou un eczéma de contact.
L’examen complet du tégument révèle un intertrigo inter-orteils associé.

► L’intertrigo inter-orteils dermatophytique se présente typiquement sous la forme d’une desquamation sèche ou suintante, associée ou non à une fissure au fond du pli, entre les 4e et 5e orteils. Le prurit est variable. Cet intertrigo peut être la porte d’entrée d’un érysipèle. La dermatophytie peut se diffuser à d’autres espaces inter-orteils puis à l’ensemble du pied (hyperkératose farineuse plantaire). L’atteinte secondaire d’une main est possible (syndrome “deux pieds, une main”).
► En cas d’intertrigo inter-orteils, le prélèvement mycologique n’est pas indispensable car l’aspect clinique est hautement évocateur. En cas de doute diagnostique, devant un intertrigo inguinal, le prélèvement mycologique doit être réalisé avant toute utilisation d'antifongique local (attention à l’automédication !) ou systémique, ou, à défaut, après une fenêtre thérapeutique ≥ 2 semaines.
► La prise en charge consiste à traiter simultanément les 2 foyers. Le séchage soigneux des plis et des espaces inter-orteils est indispensable, autant pour le traitement que pour la prévention des récidives.
► En 1re intention, on propose un traitement local par imidazolés, ciclopirox olamine ou terbinafine. En pratique, l’observance est souvent médiocre car le traitement doit être prolongé au moins 3 à 4 semaines.
► Lorsque le traitement local est inefficace ou en cas de récidive (colonisation des annexes pilaires dans l’atteinte inguinale et de la face interne des cuisses), on prescrit de la terbinafine orale (1 comprimé à 250 mg par jour pendant 2 à 6 semaines). Il existe relativement peu d’interactions médicamenteuses (métoprolol et flécaïnide par exemple). Les effets secondaires sont rares, principalement digestifs. Dysgueusie et agueusie sont très inhabituelles mais elles nécessitent d’arrêter le traitement. Faute de données suffisantes, on ne l’utilise pas chez l’enfant, ni chez la femme enceinte ou allaitante. Les toxidermies graves, les hépatites et cytopénies sévères concernent moins d’1 patient/10 000.
► Une prévention des récidives par le séchage soigneux des espaces inter-orteils et des plis reste indispensable à l’issue du traitement.
► Il s’agit d’une dermatophytose, infection mycosique superficielle des plis. Le prélèvement isole un Trichophyton rubrum, toujours pathogène, responsable de 70 à 80 % des cas. La transmission est interhumaine, par contact avec des squames contaminés.
► L’atteinte est favorisée par une altération cutanée traumatique, la macération et l’humidité qui règne dans les plis, favorisée par le port de chaussures de sport ou de sécurité, les activités aquatiques, l’obésité…
► Dans le pli inguinal, la dermatophytie réalise typiquement un placard érythémato-squameux prurigineux, à contours arrondis ou circinés qui s'étend vers la face interne de la cuisse. La bordure, plus “active” que le centre du placard, érythémato-vésiculo-squameuse d'évolution centrifuge, est très évocatrice. L'atteinte est uni ou bilatérale. Elle correspond à l’ancienne et trompeuse dénomination “eczéma marginé de Hebra”.
► L’atteinte des autres grands plis (sillon interfessier, région axillaire, plis abdominaux) est moins fréquente mais son aspect est identique. Il n’y a jamais d’atteinte muqueuse.
► Les diagnostics différentiels comprennent principalement l’intertrigo candidosique (érythème vernissé et suintant, pli fissuraire ++ recouvert d’un enduit blanchâtre, bordure moins visible, souvent pustules en périphérie), un psoriasis inversé (intertrigo érythémateux, non squameux à limites très nettes), un érythrasma (placard homogène brun-chamois, d’origine bactérienne), une dermite d’irritation ou un eczéma de contact.
L’examen complet du tégument révèle un intertrigo inter-orteils associé.

► L’intertrigo inter-orteils dermatophytique se présente typiquement sous la forme d’une desquamation sèche ou suintante, associée ou non à une fissure au fond du pli, entre les 4e et 5e orteils. Le prurit est variable. Cet intertrigo peut être la porte d’entrée d’un érysipèle. La dermatophytie peut se diffuser à d’autres espaces inter-orteils puis à l’ensemble du pied (hyperkératose farineuse plantaire). L’atteinte secondaire d’une main est possible (syndrome “deux pieds, une main”).
► En cas d’intertrigo inter-orteils, le prélèvement mycologique n’est pas indispensable car l’aspect clinique est hautement évocateur. En cas de doute diagnostique, devant un intertrigo inguinal, le prélèvement mycologique doit être réalisé avant toute utilisation d'antifongique local (attention à l’automédication !) ou systémique, ou, à défaut, après une fenêtre thérapeutique ≥ 2 semaines.

► En 1re intention, on propose un traitement local par imidazolés, ciclopirox olamine ou terbinafine. En pratique, l’observance est souvent médiocre car le traitement doit être prolongé au moins 3 à 4 semaines.
► Lorsque le traitement local est inefficace ou en cas de récidive (colonisation des annexes pilaires dans l’atteinte inguinale et de la face interne des cuisses), on prescrit de la terbinafine orale (1 comprimé à 250 mg par jour pendant 2 à 6 semaines). Il existe relativement peu d’interactions médicamenteuses (métoprolol et flécaïnide par exemple). Les effets secondaires sont rares, principalement digestifs. Dysgueusie et agueusie sont très inhabituelles mais elles nécessitent d’arrêter le traitement. Faute de données suffisantes, on ne l’utilise pas chez l’enfant, ni chez la femme enceinte ou allaitante. Les toxidermies graves, les hépatites et cytopénies sévères concernent moins d’1 patient/10 000.
► Une prévention des récidives par le séchage soigneux des espaces inter-orteils et des plis reste indispensable à l’issue du traitement.
Etude et Pratique
Prophylaxie post-TVP : AOD pleine dose ou demi-dose ?
Recommandations
La borréliose de Lyme
Mise au point
Palpitations : orientation diagnostique
En 5 points
Obésité : suivi d’un patient sous aGLP-1