L’association Sparadrap, depuis 23 ans, mène des actions pour soulager la douleur des enfants lors des soins. Elle publie aujourd’hui un ouvrage intitulé « Manuel pratique d’hypnoanalgésie pour les soins en pédiatrie ».
Loin des méthodes analgésiques médicamenteuses, l’auteur de ce précis d’une centaine de pages, Bénédicte Lombart, s’est penchée sur les techniques d’hypnoanalgésie ou de distraction à dispenser pendant les soins. Dont l’efficacité a été démontrée dans une méta-analyse de la Cochrane Collaboration publiée en octobre 2013. Cette infirmière spécialisée en analgésie pédiatrique introduit son enseignement en précisant qu’ « utiliser le jeu, raconter des histoires ne se fait pas naturellement pour tout le monde et certains soignants ne sont pas spontanément à l’aise avec l’imaginaire (…) Pourtant, cet accompagnement fait partie intégrante du soin à l’enfant ». Elle propose ainsi au lecteur une sensibilisation à ces techniques qui ont fait leurs preuves dans les milieux pédiatriques.
Ainsi, l’objectif de la distraction ou de l’hypnoanalgésie est de faire « concurrence » aux sensations et aux émotions négatives qui peuvent saisir l’enfant. Et répondre à une situation émotionnelle « avec des propositions rationnelles » est une stratégie souvent vouée à l’échec. Mettre des mots sur les émotions des enfants est un préalable indispensable : « Je vois que ce n’est pas facile pour toi ? Est-ce que je me trompe ? Tu peux me dire toi ?.… ».
L’auteur rappelle l’importance de l’installation de l’enfant, essentielle au bon déroulement du soin. Des fiches ad hoc sont téléchargeables sur le site internet de l’association Sparadrap. Soigner un enfant, c’est aussi prendre en compte ses parents. Leur place est abordée et il est important de leur donner un rôle pendant le soin.
L’hypnoanalgésie est le procédé qui, s’appuyant sur les principes de l’hypnose, permet à une personne d’utiliser ses propres ressources pour mettre à distance les sensations de douleurs, les réduire, les modifier et/ou s’en protéger afin de transformer le vécu de la situation douloureuse. L’hypnose, rappelle l’auteur, est un état naturel, une forme de rêverie à laquelle chacun accède sans forcément s’en apercevoir, ce qui est particulièrement vrai pour les enfants. Tout un chapitre du livret est consacré à 15 fiches de script dont le choix se fait en fonction de la durée du soin, de la possibilité de repérage du pic douloureux, de l’âge de l’enfant, du soin réalisé, etc.
Plus classique et mieux connue, la distraction est efficace, notamment auprès des jeunes enfants. Un tableau pour aider les soignants à créer ses propres supports est proposé selon l’âge du patient. Du hochet au support numérique en passant par les bulles de savon, tout est passé en revue.
Selon le Pr Daniel Annequin, responsable du Centre de la douleur de l'hôpital Armand Trousseau à Paris, qui co-signe la préface, « ces méthodes sont essentielles pour améliorer simplement et rapidement la qualité des soins (…) tout en limitant au maximum le recours à la force, à la violence (contention massive) pour réaliser des soins douloureux ».
Le manuel pratique d'hypnoanalgésie est diffusé par l'association SPARADRAP au prix de 16,00 € (frais d’envoi inclus). Commande sur www.sparadrap.org, rubrique Catalogue.
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