Allergies respiratoires

Un handicap social parfois considérable

Publié le 23/04/2010
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Considérée à tort comme une maladie anodine, la rhinite allergique est parfois insupportable avec son cortège d'éternuements, de larmoiement, de congestion et d'écoulement nasal. Et elle peut se compliquer d'un asthme respiratoire qui altère considérablement la qualité de vie.

" Mme A., 34 ans, souffre d'une pollinose tous les printemps. Mais chaque année les symptômes sont de plus en plus invalidants au point qu'aujourd'hui elle éternue sans cesse et a du mal à respirer... »

Reconnaître l'altération de la qualité de vie

Certes le pronostic vital n'est pas en jeu avec la rhinite allergique. Mais elle constitue parfois un véritable handicap social du fait de l'écoulement nasal, du larmoiement, de la voix nasillarde, des éternuement à répétition... Plusieurs études ont du reste montré que la qualité de vie des personnes souffrant de rhinite allergique était presque aussi altérée que celle des sujets asthmatiques, les liens entre rhinite allergique et asthme étant suffisamment nombreux (niveau de preuve de grade A) pour devoir rechercher systématiquement un asthme devant toute rhinite allergique* (étude one airway, one disease). Une altération de la qualité de vie dont le médecin doit prendre la mesure et reconnaître auprès de son patient.

Des allergènes à identifier

Si le diagnostic d'allergie respiratoire est assez facile à établir cliniquement, il est plus difficile d'identifier les allergènes. Les tests cutanés d'allergie constituent l'élément de base d'un bilan allergologique quand il s'avère nécessaire pour la mise en place de mesures d'éviction adaptées. Mais en pratique, il est utile dans un premier temps de demander au patient d'énumérer les sources éventuelles d'allergènes dans son environnement , des pollens de cyprès du cimetière d'à côté, aux acariens du vieux tapis qui est à changers...

Soulager souvent, désensibiliser parfois

Une fois les allergènes suspectés ou identifiés, la réduction de l'exposition aux allergènes est un préalable à tout traitement ou procédures de désensibilisation. Mais si ces mesures ne sont pas suffisantes pour traiter les symptômes de l'allergie respiratoire, il faut expliquer au patient que les divers traitements médicamenteux prescrits (antihistaminiques, médicaments par voie nasale nasaux, corticothérapie courte...) peuvent atténuer les symptômes mais ne guérissent pas la maladie allergique. Ils sont cependant d'un précieux recours quand les symptômes sont très invalidants. Enfin une procédure de désensibilisation est parfois proposée, longue et aux résultats variables.

* Recommandations pour la prise en charge des rhinites chroniques, société française d'otorhinolaryngologie et chirurgie de la face et du cou, juin 2005
Dr Jean-Pierre Rageau

Source : Le Généraliste: 2524