«Bruno. 35 ans, vient tous les ans pour le renouvellement de son certificat de non contre-indication pour le karaté... Au vu de sa tension, son médecin lui demande de consulter d'abord un cardiologue... »
Une responsabilité engagée
«La rédaction de certificats de non contre-indication au sport engage la responsabilité du médecin et nécessite une formation spécifique » prévient le Dr Jean-Pierre de Mondenard, ancien médecin du Tour de France. Pourtant ces certificats sont demandés parfois à la sauvette, en fin de consultation ou entre deux patients, alors qu'ils font prendre au médecin d'importants risques médico-légaux. C'est pourquoi, selon la Société Française de Médecine du Sport (SFMS), tout certificat doit s'appuyer sur un questionnaire préalable* à la visite médicale, explorant les antécédents du patient, les facteurs de risque cardio-vasculaire, l'appareil ostéo-articulaire...
Savoir dire non
La difficulté rencontrée dans la pratique quotidienne face à ce type de demande est que ces patients sont le plus souvent en bonne santé, que les bénéfices d'une activité physique régulière ont largement été démontrés et que la délivrance de ces certificats semble une simple formalité. Pas facile donc, dans ce contexte, de dire non, de demander des examens complémentaires ou d'adresser son patient à un médecin du sport. Dans tous les cas, il faut examiner systématiquement son patient, et notamment réaliser un test de Ruffier. Ce test simple mesure la fréquence cardiaque à trois moments importants de l' adaptation du coeur : au repos, immédiatement après un effort spécifique (30 flexions extensions en 45 secondes) et une minute après. L’examen médical donnera toute sa valeur au certificat rédigé et permettra de dépister d'éventuels facteurs de risque. D'où l'importance de donner à cet acte médical un caractère de bilan de dépistage, qui légitimise alors la demande d'examens complémentaires ou de consultations spécialisées. Ce repositionnement dans le champ du médical permettra au médecin, le cas échéant, de dire « non » plus facilement à la rédaction de ce certificat s'il le juge nécessaire, en soulignant la responsabilité qu'il prend à la délivrance d'un tel certificat.
Un patient connu du médecin
Le suivi au long court des patients offre cependant l'avantage de bien connaître leurs antécédents et leur profil psychologique (recherche répétée de compétition et de performances par exemple...). Cette connaissance des patients par le médecin lui permettra de mieux discerner ceux auxquels il peut délivrer un tel certificat sans trop de risque et ceux auxquels il lui est nécessaire d'être plus vigilant. Le quadra qui se remet au sport après des années de sédentarité est davantage à surveiller, et il faudra lui délivrer davantage de conseils, que le jeune adolescent en pleine santé qui cherche simplement à progresser dans son sport. Dans tous les cas, une bonne communication est indispensable pour expliquer les raisons d’un refus du certificat ou d’une demande d’examens complémentaires. Elle permettra de préserver la relation médecin et patient en montrant l'intérêt que le médecin porte à la santé de son patient.
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