La HAS vient d’actualiser ses recos de 2011 sur le syndrome du bébé secoué (SBS) et d'affiner notamment les critères diagnostiques. Il survient la plupart du temps chez un nourrisson de moins d'un an et dans 2/3 des cas de moins de 6 mois. Chaque année, plusieurs centaines d’enfants en sont victimes en France et ses conséquences sont lourdes pour la mortalité - en moyenne de 20 % - et 75 % des enfants survivants présenteraient des séquelles !
► Le secouement est un geste d’une grande violence, le rachis cervical subissant un mouvement brutal en coup de fouet (whiplash). Le saignement sous-dural et les hémorragies rétiniennes sont corrélés à l’accélération angulaire subie par la tête. Les décélérations brutales antéropostérieures céphaliques sont responsables d’un ballottement du cerveau dans la boîte crânienne et de l’arrachement des veines ponts situées à la convexité.
► Les facteurs de risque identifiés sont le sexe masculin, la prématurité ou les complications médicales périnatales, la séparation mère-enfant précoce, les grossesses multiples ou rapprochées, une grossesse non désirée, des pleurs inconsolables, les troubles du sommeil, les difficultés alimentaires, la notion d'interventions antérieures des services sociaux.
► Les symptômes d'alerte sont l’atteinte neurologique grave associant un malaise important, des apnées sévères, des convulsions répétées, des signes d’hypertension intracrânienne aiguë, une hypotonie axiale, un déficit moteur brutal, une pâleur attribuable à la séquestration sanguine intracrânienne. Les signes peuvent aussi être plus discrets à type de « moins bon contact » ou des signes HTIC chronique (fontanelle bombant, strabisme, nystagmus, régression ou stagnation psychomotrice, etc.).
D’autres signes peuvent égarer le diagnostic d’atteinte neurologique : pâleur, troubles de l’alimentation, mauvaises prises alimentaires (stagnation de la courbe de poids), vomissements sans fièvre ni diarrhée, troubles du sommeil ou du comportement (bébé douloureux, irritabilité et pleurs).
► L’examen clinique, en particulier neurologique, doit être complet sur un nourrisson dévêtu : palpation de la fontanelle (bombement), mesure du PC pour rechercher un changement de couloir vers le haut sur la courbe de croissance, recherche d’ecchymoses sur tout le corps.
► Une pathologie aussi grave que le secouement relève de l'hospitalisation où le diagnostic sera attesté par des examens d'imagerie notamment, la HAS précisant que les médecins libéraux et de PMI doivent diriger l'enfant vers une structure pédiatrique en cas de doute. Et, au préalable, entrer en contact avec l’équipe hospitalière pour s’assurer que le bébé y est amené par ses parents ; faute de quoi, le médecin conserve toute sa responsabilité de protection de l’enfant.
► Enfin, pour ne pas attribuer trop vite un décès de nourrisson à une mort subite ou des signes neuros à une chute de table à langer par exemple, la HAS détaille les diagnostics différentiels, les erreurs diagnostiques les plus fréquentes et démonte les arguments notamment d'antécédents médicaux souvent opposés par les parents. Ont ainsi été éliminés en particulier, la chute de moins d’un mètre cinquante, les manœuvres de réanimation, le jeu, l’intervention d’un autre enfant… ou la vaccination.
1- https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_2796194/fr/diagnostiquer-les-ca…
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