Dans le sillage de la loi de modernisation de la Santé de 2016 qui introduit la notion de prescription d’activité physique (AP) adaptée à la pathologie dans le cadre des ALD, l’INCa vient de publier un état des lieux sur les bénéfices de l’activité physique pendant et après la survenue d’un cancer. Et préconise cette approche dans le panier de soins oncologiques de support.
► Les bénéfices attendus de l’activité physique portent notamment sur la correction et/ou la prévention d’un déconditionnement physique. Les données de la littérature décrivent une altération des capacités cardio-respiratoires et musculaires chez les patients. Ainsi, pour des programmes d’AP de 6 à 8 semaines, l’amélioration de la consommation maximale d’oxygène (VO2 pic) couramment observée varie de 8 à 12 % des valeurs initiales alors qu’elle baisse chez les patients sans activité physique.
► Sur la composition corporelle, les programmes d’AP combinant endurance et renforcement musculaire semblent avoir une efficacité marquée en limitant le gain de masse grasse et la perte de muscle. En améliorant la sensibilité à l’insuline notamment, l’AP contribue à minorer les risques de dysmétabolisme qui favorisent le développement tumoral (et ce indépendamment de la réduction de la masse grasse). Plusieurs études montrent un effet sur l’immunité par le biais d’un accroissement de l’activité des cellules Natural Killer et/ou par la prolifération des lymphocytes T.
► En termes de qualité de vie, la fatigue qui est le symptôme le plus fréquemment ressenti (25 % à 100 % des patients selon le cancer) et le premier à apparaître et le dernier à disparaître, est sensible à la pratique d’une AP. La baisse du niveau de fatigue peut être évaluée à 20 % pendant le traitement et à 40 % après. Mais l’AP ne doit pas dépasser 10-12 MET. h/sem (12 à 15 MET. h/sem recommandés en population générale) sous peine de produire l’effet inverse.
► Concernant la réduction des effets indésirables de la chirurgie et de la radiothérapie, elle est notable sur la prévention des complications péri-opératoires du cancer du poumon. En cas de cancer du sein, la récupération fonctionnelle de l’épaule s’améliore aussi. Si l’AP n’a pas à ce jour montré de bénéfice réel dans la prévention du risque de lymphœdème, l’interdiction d’exercice physique avec le membre homolatéral au sein opéré ne semble plus indiquée.
► Enfin, sur l’item survie, là encore, la pratique d’AP post-diagnostic est associée à une réduction de la mortalité globale d’environ 40 %. Les effets positifs augmentent avec les quantités d’AP les plus élevées mais restent significatifs dès 5 MET. h/semaine.
► Ainsi, sous réserve du respect des contre-indications (Hb ≤ 8 g/dl.) et de situations nécessitant une adaptation de l’activité physique (stomies digestives, risque fracturaire élevé), l’Inca recommande de réduire la sédentarité quotidienne et des phases courtes d’activité de quelques minutes toutes les 2 heures, d’avoir au moins 30 minutes d’AP par jour de type cardio-respiratoire d’intensité modérée à élevée, au moins 5 J/semaine. Et d’y inclure de courtes périodes d’AP aérobie d’intensité élevée.
1- http://www.e-cancer.fr/Actualites-et-evenements/Actualites/L-Institut-p…
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