Et maintenant le CNGE ! Déjà critiquées par les infectiologues et l’Académie de Médecine, les nouvelles recos de la HAS sur la maladie de Lyme se sont attiré les foudres du Collège national des généralistes enseignants (CNGE). Via un communiqué publié mardi, le collège appelle les médecins à ne pas tenir compte de la recommandation concernant le « Symptomatologie/Syndrome persistant polymorphe après possible piqûre de tique (SPPT) ». « En l’état actuel de la science, celle-ci ne s’appuie aucunement sur des données scientifiques valides, fait valoir le collège.
« La définition du SPPT s’inscrit dans l’histoire du refus d’accepter que des troubles somatoformes puissent ne pas faire l’objet d’un diagnostic étiologique précis, regrette le CNGE. Hier syndrome de fatigue chronique ou fibromyalgie, aujourd’hui SPPT possiblement sans aucune preuve de piqûre de tique, ce refus crée la confusion, complique le travail des professionnels et aggrave le sort des patients. Il peut également entraîner une escalade d’examens complémentaires, exposer les patients à une iatrogénie importante et ne rien résoudre de leurs problèmes. »
Le CNGE indique avoir saisi son conseil scientifique afin d'évaluer cette recommandation. « Un avis argumenté sera rendu après l'été », a confié au Généraliste, son président, le Pr Vincent Renard.
Les généralistes mis à l'écart
Le CNGE se dit « en désaccord sur le fond avec les méthodes d’élaboration des recommandations en soins premiers et en médecine générale de la HAS », déplorant la mise à l'écart des omnipraticiens dans l'élaboration des recommandations qui les concernent. « Le collège de la HAS ne se caractérise pas par son orientation vers la médecine générale et les soins premiers », grince le Pr Renard.
Le CNGE déplore que la HAS « recrute des experts médecins généralistes à titre individuel sans lien structurel avec les universitaires de la discipline, et quand l’un d’entre eux est désigné par le Collège de la médecine générale, il est isolé et son avis n’est même pas pris en compte ».
Pour le CNGE, la publication d'une recommandation entérinant la notion de « SPTT » illustre les « dérives auxquelles aboutit cette méthode ». « Les conclusions de la HAS incitent à penser que les opinions des groupes de pression poursuivant des intérêts particuliers ont été prises en compte aux dépens des données de la science et de l’approche centrée patient, estime le collège. Elles sont susceptibles d’induire les professionnels en erreur. »
« Cette démarche de la HAS est en contradiction avec ses missions, recommander des bonnes pratiques et améliorer la qualité des soins », souligne le communiqué.
Mise au point
La périménopause
Mise au point
La sclérose en plaques
Etude et Pratique
Appendicite aiguë de l’enfant : chirurgie ou antibiotiques ?
Mise au point
Le suivi des patients immunodéprimés en soins primaires