Le Haut conseil de la Santé publique vient d’émettre un avis relatif à la vaccination antigrippale en situation de pandémie chez les personnes allergiques à l’œuf et aux aminosides. Une information élaborée suite à une saisine de la DGS. Deux axes ont ainsi été développés : qui est concerné par une contre-indication ? Comment protéger cette population ?
> Le HCSP considère que seules les personnes ayant présenté antérieurement des manifestations de type anaphylactique après ingestion ou administration parentérale de produits contenant des protéines de l’œuf doivent être prises en considération pour une éventuelle contre-indication à l’administration de vaccins pandémiques contenant ces protéines. Ces personnes devront être référées à un spécialiste de l’allergie qui réalisera une évaluation de la balance bénéfice/risque de la vaccination, en prenant en compte la gravité de la grippe pandémique et l’efficacité de la vaccination. La même stratégie est recommandée pour les personnes ayant présenté une manifestation de type anaphylactique après l’administration d’un aminoside. Enfin, chez les sujets pour qui une contre-indication vaccinale est posée, le HCSP recommande l’utilisation des antiviraux en prophylaxie et en curatif, l’application des mesures barrières selon les recommandations faites alors et la pratique du « cocooning » (vaccination de l’entourage pour protéger la personne non vaccinée).
> À la lecture de cet avis, la problématique de l’allergie à l’œuf ne semble pas être un élément majeur. Certes l’allergie à l’œuf est l’une des principales causes d’allergie alimentaire chez l’enfant. Selon les données du CICBAA (Cercle d’investigation clinique et biologique en allergie alimentaire) qui collige les observations d’allergies alimentaires sévères depuis 2002, l’allergie à l’œuf concerne 71 % des enfants allergiques âgés de 0 à 3 ans, 24,3 % des 3-15 ans et 6,3 % des adultes. Mais, au final, la fréquence de cette allergie dans la population générale adulte est estimée à 0,2 % et à 3,5 % celle chez les enfants âgés de moins de 3 ans. Parmi les manifestations anaphylactiques alimentaires, il est noté environ 6,1 % d’anaphylaxie à l’œuf chez les enfants (sous-évaluation probable) et 1,3 % chez les adultes, permettant d’estimer à 0,0026 % la fréquence de l’anaphylaxie à l’œuf dans la population générale adulte. « Donc, globalement, l’allergie à l’œuf est très faible dans la population générale et l’anaphylaxie exceptionnelle chez l’adulte ». Pour autant, malgré ces données rassurantes, compte tenu des RCP des vaccins grippaux produits sur œuf contre-indiquant l’hypersensibilité aux œufs ou aux aminosides, le HCSP a donc réduit le champ des impossibilités vaccinales aux antécédents d’anaphylaxie.
> L’allergie aux aminosides bénéficie du même traitement. Le taux de notification de manifestations graves aux aminosides de type anaphylactique en 2014 a été estimé à 1,06 cas rapporté pour 100 000 doses définies journalières (DDJ) vendues. Bien que ce chiffre représente une estimation basse du nombre total de cas rapportés, il est considéré que ce risque de manifestations allergiques graves sous aminosides reste rare.
1-HCSP. http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=563
Etude et Pratique
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