Depuis 2012, les co-infections IST/VIH ont augmenté et concernent désormais près d’un tiers des hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH), d'après une analyse effectuée en France entre 2012 et 2016. C'est l’une des principales conclusions d’un article du dernier numéro du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) spécialement dédié à la Journée mondiale du sida – 1er décembre. Cet article est aussi l’occasion de préciser les modalités de la déclaration obligatoire de l'infection au VIH.
► Pour les auteurs de l’article, les choses n’évoluent pas dans le bon sens. « Suite aux campagnes de prévention du sida dans les années 1980 et au début des années 1990, l’incidence de la gonococcie, de la syphilis et des autres infections sexuellement transmissibles d’origine bactérienne avait chuté dans plusieurs pays d’Europe de l’Ouest, dont la France. » Au début des années 2000, on a observé une recrudescence des IST, avec la réapparition de certaines qui avaient pourtant quasiment disparu dans la plupart des pays occidentaux. Ce phénomène est lié à une recrudescence des comportements à risque. Ce fait a de quoi inquiéter, car les infections sexuellement transmissibles augmentent le risque de contamination par le VIH. Une IST chez un patient séropositif « augmente la quantité de virus dans les sécrétions génitales et donc le risque de contamination de ses partenaires par le VIH. »
► Ainsi, aujourd’hui, les recommandations sont de proposer un dépistage VIH quand on diagnostique une IST. Et inversement : rechercher une IST en cas de découverte d’une séropositivité.
► La déclaration obligatoire (DO) du VIH a été mise en place assez tardivement, en 2003. Il s’agit d’une déclaration conjointe du biologiste et du médecin qui a prescrit ce test. En 2012, le formulaire de DO du VIH pour les personnes de plus de 15 ans « a été complété par l’ajout de l’information sur le diagnostic éventuel au moment de la découverte de la séropositivité VIH ou dans les 12 mois précédents, d’une IST bactérienne : syphilis quel qu’en soit le stade, gonococcie, infection à Chlamydia trachomatis, dont la lymphogranulomatose vénérienne rectale (LGV). » Rappelons que depuis plus d'un an, cette déclaration se fait en ligne via l’application e-DO (www.e-do.fr), et avec l’utilisation de la carte professionnelle de santé (CPS).
L’évolution des modalités des déclarations de la séropositivité VIH permet – entre autres – de mieux connaître la problématique des co-infections par les IST, et d’effectuer des analyses comme celle publiée cette semaine dans le BEH, montrant ces dernières années une augmentation de ces co-infections : de 12,7 % en 2012 à 17,5 % en 2016. « La syphilis était l’IST la plus fréquemment diagnostiquée au moment de la découverte de la séropositivité VIH ou dans les 12 mois précédents. » Cela concernait surtout les HSH.
Source : BEH 29-30 du 28/11/2017
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