Un traitement par antipsychotiques peut être à l’origine d’une prise de poids et de troubles métaboliques tels que diabète et/ou dyslipidémie. Un traitement par des médicaments antipsychotiques qu’ils soient de 1ère (antipsychotiques classiques) ou de 2ème génération (antipsychotiques atypiques) peut s’accompagner d’une prise de poids et de troubles des métabolismes glucidique et lipidique.
L’Afssaps vient de publier une mise au point sur le suivi cardio-métabolique des patients sus antipsychotiques (1). Les données suggèrent aussi que les patients recevant certains antipsychotiques de 2ème génération, en particulier l’olanzapine et la clozapine, sont exposés à un risque plus important de diabète que les patients traités par antipsychotiques de 1ère génération. Les personnes atteintes de maladie mentale sévère ont par ailleurs une espérance de vie réduite de 20% comparée à celle de la population générale et sont davantage exposées aux facteurs de risque cardiovasculaires suivants.
Les données épidémiologiques suggèrent une augmentation de la prévalence du diabète de type II et de l’obésité chez les patients atteints de maladie psychiatrique (de 1.5 à 2 fois chez les patients schizophrènes) comparativement à la population générale. Ces facteurs de risque sont en partie liés à une alimentation déséquilibrée, à un mode de vie sédentaire et à un accès aux soins souvent plus limité que pour la population générale. D’autres facteurs interviennent également, tels que l’âge, le sexe, les antécédents familiaux et personnels et les médicaments concomitants.
Aussi, la mise en place d’un traitement antipsychotique et son adaptation exigent une collaboration étroite entre le psychiatre et le médecin généraliste afin d’assurer une prise en charge optimale du patient.
1/ Avant le traitement, il est recommandé de :
- Rechercher les facteurs de risque du patient (antécédents médicaux, traitements en cours, hygiène de vie).
- Pratiquer des bilans cliniques et biologiques (calcul de l’indice de masse corporel, mesure du périmètre ombilical, mesure de la pression artérielle, dosages à jeun de la glycémie, du cholestérol (total, HDL, LDL) et des triglycérides).
- Informer les patients et leur entourage de la nécessité de consulter rapidement, en cas de survenue de symptômes évocateurs d’un diabète (polyurie, polydipsie, perte de poids).
2/ Pendant le traitement, une surveillance étroite devra porter sur le poids, la glycémie, la pression artérielle et le bilan lipidique :
La stratégie de surveillance dépend des facteurs de risque trouvés avant l’instauration du traitement, des signes cliniques apparaissant pendant le traitement, et du traitement antipsychotique instauré.
En pratique, on mesure :
- le poids et l’IMC avant le traitement (T0), à M1 après le début du traitement, à M3 puis trimestriellement.
- le périmètre ombilical à T0,
- la glycémie à jeun à TO, à M3 puis tous les ans,
- le bilan lipidique à T0, à M3 puis tous les 5 ans
- la pression artérielle à T0, M3, et tous les ans.
3/ En cas d’anomalies détectées pendant le traitement :
- Il est recommandé de rappeler aux patients les règles hygiéno-diététiques.
- La prise en charge thérapeutique doit faire intervenir médecin traitant et psychiatre2 et peut amener, dans certains cas, à orienter le patient vers un spécialiste.
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