Jean-Marc, 62 ans, consulte en urgence du fait de douleurs importantes au niveau abdominal avec un tableau de gastroentérite associant des vomissements importants et une diarrhée. Le patient nous explique avoir noté cette symptomatologie une heure après avoir abondamment consommé des lactaires délicieux qu’il a eu la chance de trouver en quantité dans un bois près de chez lui. D’ailleurs, étant très fier de sa cueillette, il a pris en photo certains spécimen (cf. fig 1). Jean-Marc pense que sa symptomatologie est en relation avec une consommation excessive de ces champignons. En regardant de plus près les photos, nous sommes surpris par la confusion du patient qui a ramassé et consommé des russules, et non des lactaires. Le tableau clinique correspond en fait à un syndrome résinoïdien.
LES CAUSES
Ce syndrome se caractérise par un tableau de gastroentérite qui est secondaire à plusieurs origines :
– Au décours de la consommation importante de champignons comestibles.
– Au décours d’une consommation de champignons crus (qui peuvent être comestibles). Dans ce chapitre, nous avons les amanites comestibles (amanite épaisse, amanite solitaire, amanite vaginée), les morilles et les russules (dépourvues d’intérêt culinaire). La consommation de champignons crus peut également induire cette symptomatologie, du fait de la présence de toxines (qui sont éliminées lors de la cuisson), ou à la suite de la concentration de pesticides dans ces champignons.
– Au décours de la consommation de champignons ayant des toxines (clitocybe de l’olivier, entolome livide, tricholome tigré, ou bolet de Satan).
– Chez les patients ayant une intolérance digestive à la suite de l'ingestion de certains champignons.
– Chez les personnes ayant certains déficits enzymatiques digestifs.
CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES
L’incubation à la suite de l’ingestion des champignons responsables du syndrome résinoïdien est relativement courte (entre 15 minutes et 3 heures).
Le plus souvent le début est très brutal avec des troubles digestifs (vomissements, douleurs abdominales, diarrhée).
Dans certaines situations on peut observer d’importantes crampes abdominales, mais aussi un collapsus avec hypotension, hypersudation, perte de connaissance. Ces manifestations sévères se rencontrent le plus souvent chez les patients ayant consommé certaines variétés de champignons (tricholome, entolome, clitocybe). Elles sont parfois associées à une déshydratation importante qui peut devenir majeure chez le jeune enfant ou la personne âgée.
Dans le cas de la consommation de tricholome, entolome, ou clitocybe, la symptomatologie est parfois retardée (parfois 8 heures après l’ingestion).
L’ingestion d’entolome livide peut exposer le patient à un risque accru de cytolyse hépatique, d’où l’intérêt pour le praticien de bien contrôler ce paramètre.
LE TRAITEMENT
Il est avant tout symptomatique, et associe pour les formes légères une réhydratation orale, la prise d’antidiarrhéiques, d’antiémétiques et d’antispasmodiques.
Dans les cas plus sévères, une hospitalisation est parfois nécessaire :
– Chez les jeunes enfants ou les personnes âgées, exposés à des risques de déshydratation importants. Dans ces cas une réhydratation parentérale est effectuée.
– Pour administrer un traitement parentéral traitement des troubles digestifs (la douleur abdominale prépondérante).
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