-› Le syndrome d’allergie induite par le baiser (SAIB) constitue une modalité originale d’allergie par procuration. Sa fréquence, sous-estimée et mal connue est estimée entre 1 et 10% chez les individus suspects d’allergie alimentaire (AA). Les symptômes du SAIB, locaux ou régionaux, sont légers à modérés dans 70% des cas. Toutefois, ils peuvent être plus graves : angio-œdème, bronchospasme, détresse respiratoire aiguë, choc anaphylactique. Le 1er cas a seulement été décrit en 1997 par Wüthrichsous le titre de « Oral allergy syndrome to apple after a lover’s kiss ». Une jeune femme, atteinte de pollinose et d’allergie orale à la pomme, avait développé un œdème labial et un prurit buccal après avoir embrassé son ami qui venait de consommer une pomme. Le même auteur devait décrire en 2001, un SAIB à la cacahuète. Les derniers cas, sévères, ont été décrits chez 5 enfants.
-› Il faut systématiquement rechercher un SAIB chez :
1- Les allergiques aux pollens atteints d’allergie orale aux fruits et aux légumes,
2- Les individus atteints d’AA sévère à seuil réactogène faible quel que soit l’allergène,
3- Les anaphylaxies dites idiopathiques. Le diagnostic est clinique, reposant sur l’interrogatoire : les symptômes apparaissent quelques minutes après le baiser. Le temps entre la consommation de l’allergène et le baiser est très variable, de quelques minutes à plus de 2 heures. Tous les aliments peuvent être en cause, comme le montre l’enquête de Hallet et al., en particulier les fruits courants (pomme, kiwi), les fruits secs à coque (arachide, amande, noisette, noix exotiques), le poisson, les fruits de mer, l’œuf, le lait de vache. Si dans 17 cas les baisers sont donnés le plus souvent sur les lèvres (9 fois), ils le sont aussi sur les joues (5 fois), les lèvres et le cou (2 fois), le visage (1 fois), les lèvres et les yeux (1 fois), le visage et le cou (1 fois). Le fait que les donneurs de baisers soient beaucoup plus souvent les maris (7 fois) que les épouses (1 fois) ne doit pas être prise au premier degré … Elle pourrait simplement traduire la plus grande fréquence de l’allergie aux fruits et légumes chez les femmes que chez les hommes.
-› Tous les âges sont concernés. Selon les circonstances, on distingue le SAIB par baiser d’amour (« lover’s kiss » ou « passionate kissing ») et le SAIB par baiser affectueux (« good night kiss »). Il faut informer les patients ayant un SAIB (en particulier) et d’AA (en général) des risques encourus. Les symptômes loco-régionaux sont régressifs sous antihistaminiques H1, le plus souvent seuls, parfois associés aux corticoïdes per os. Les symptômes graves (30%) ou « kiss of death » nécessitent l’injection d’adrénaline et une prévention (projet d’accueil individualisé en milieu scolaire, stylo auto-injecteur d’adrénaline).
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