Quelle est l’influence de la pluie sur la pollinisation ? Quelles en sont les conséquences pour les individus atteints de « rhume des foins » ?
› Les symptômes de pollinose sont maximums par beau temps, surtout s’il y a du vent. Au contraire, l’apparition de la pluie, plaquant les pollens au sol, est associée à une diminution, voire à la disparition des symptômes (1).
Les effets d’une période pluvieuse quasi continue pendant plusieurs semaines, survenant lorsque la saison pollinique a bien démarré, sont mal connus. Toutefois, les données prévisionnelles disponibles indiquent que, avec le retour du beau temps, les graminées étant prêtes, la production et la dispersion de leurs pollens seront importantes sur tout le territoire en cette première semaine du mois de juin (2). Par ailleurs, si la plupart des arbres ont terminé leur floraison, de fortes quantités de pollens de chêne (surtout dans le Sud Est), et l'arrivée des pollens d'olivier (en Provence) vont entraîner des symptômes moyens à sévères chez les sujets sensibilisés (2). Il ne faut pas s’inquiéter pour les pollens de pin, très visibles, car ce sont des pollens lourds, peu aptes à se disséminer et à pénétrer dans les bronches (2).
› Cette longue période de pluie va probablement favoriser la pousse des Urticacées comme la pariétaire (pollinisation d’avril à octobre) et des Astéracées comme l’armoise et l’ambrosia (d’août à octobre) dont les pollens seront abondants et probablement plus précoces, responsables de symptômes sévères (conjonctivite, rhinite, asthme) surtout sur le pourtour méditerranéen (pariétaire) et le sillon rhodanien (ambrosia), débordant même ces régions (1).
› Parmi les événements climatiques qui influencent les symptômes de pollinose, les orages provoquent des crises d’asthme souvent graves chez les individus déjà sensibilisés, souvent jusque-là uniquement atteints de rhinite (3, 4). Ces orages font suite à une longue période de beau temps associée à de fortes émissions polliniques. Lorsque l’orage survient, la pluie ramollit les grains de pollen, ces derniers sont déchiquetés par projection sur les surfaces dures (routes, murs, arbres) et libèrent des particules amylacées très allergisantes de petite taille (de quelques microns ou même moins). Ces faits ont été expérimentalement reproduits et visualisés en microscopie électronique après ramollissement de pollens d’ivraie (Lollium pérenne) (5). Toutefois, l’étude de plusieurs orages montre que d’autres mécanismes peuvent être associés: i) exposition à des moisissures estivales comme Didymella exitialis qui se développent sur les feuilles de céréales, ii) chute brutale de la température (10°C et plus) au moment de l’orage) augmentation de l’hygrométrie (≥ 87%), rôle des champs électriques élevés au cours des orages. Mais le thunderstormassociated asthma est multifactoriel puisqu’il a été décrit après des orages secs. Les patients les plus exposés sont ceux qui ont préalablement une inflammation bronchique importante. Tous les pollens peuvent être en cause, graminées et récemment les pollens d’olivier (6,7).
La période pluvieuse actuelle n’a pas eu d’influence significative sur l’émission de spores de moisissures (Alternaria et Cladosporium).
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