J’EXPLIQUE
• La vit. D joue avant tout un rôle prépondérant dans le métabolisme phosphocalcique, en permettant au calcium alimentaire d’être absorbé par l’intestin, puis fixé sur l’os. Sa carence entraîne un rachitisme chez l’enfant et l’adolescent et une ostéomalacie ou une ostéopénie chez l’adulte.
• La vit. D aurait également des effets extra-osseux : prévention de certaines maladies infectieuses, auto-immunes (SEP, diabète de type 1, polyarthrite rhumatoïde, lupus), du syndrome métabolique, du diabète de type 2 ; elle pourrait avoir un rôle dans l’apparition de certains cancers (colorectal notamment).
• Sous l’effet des UVB, des dérivés du cholestérol sont transformés en vit. D et activés dans l’épiderme. Pour ce faire, l’exposition aux UVB doit dépasser un seuil d’intensité (18 mJ/cm2) et de durée (15-30 min/j en moyenne en France métropolitaine).
• La synthèse sous l’effet des UVB peut être diminuée par les conditions d’exposition : habillement, écrans solaires, latitude, pollution atmosphérique, couche nuageuse… La mélanine est un écran solaire naturel et la pigmentation des peaux noires peut réduire cette synthèse aussi efficacement qu’un écran solaire de protection. La concentration de précurseurs dans les couches profondes de l’épiderme diminue avec l’âge. Enfin, le poids, via l’augmentation de la masse grasse, peut réduire la biodisponibilité de la vit. D (liposoluble) par un effet de séquestration ans le compartiment adipeux.
• Au Nord du 40e parallèle (la latitude de Madrid), l’exposition solaire seule ne permet pas de maintenir toute l’année un stock suffisant.
JE MONTRE
J’INFORME
• La vit. D alimentaire provient notamment des poissons (saumon, maquereaux, sardines et thon), des champignons et de certaines huiles, dont l’huile de foie de morue. Peu d’aliments courants en apportent une quantité significative.
• Le lait maternel ne contient en moyenne que 10% de la quantité de vit. D contenue dans le lait de vache enrichi.
• En France, 80% de la population ne recevant pas de supplémentation présente une insuffisance (25 OH D sérique < 30 ng/mL), avec une concentration moyenne de 23,0 ng/mL. Environ 5% de la population est carencée (<10 ng/mL). En particulier, 10 à 40% des adolescents ont des concentrations sériques <12 ng/ml en fin d’hiver.
JE PRESCRIS
• La supplémentation quotidienne recommandée [3, 4] est de 600-800 UI/j pour les nourrissons nourris recevant un lait enrichi en vit. D, vs 1000-1200UI pour les nourrissons allaités.
• Ensuite, la supplémentation doit être de 600-800 UI jusqu’à 8 ans (2 doses de charge en hiver) et 800-1000 UI chez les 9-18 ans chez qui le pic de masse osseuse se constitue (3 doses de charge dont 2 doses hivernales).
• Chez l’adulte, les besoins augmentent au fil du temps : 800 UI entre 19 et 50 ans ; puis 1000-1500 UI jusqu’à 70 ans et au moins 1500 UI/j au-delà.
• Chez la femme enceinte, ne pas oublier la supplémentation systématique de 100000 UI au début du 7ème mois de grossesse. La femme allaitante a besoin de 800-1000 UI/ jour.
• Après chirurgie bariatrique, la supplémentation doit être systématique (800 UI/j)
La vit. D est mieux assimilée au cours du repas. Des doses espacées de vit. D3 sont plus efficaces que des mêmes doses espacées de vit. D2
• Pour un adulte à peau claire, une exposition au soleil de midi, 5-10 minutes, 2-3 fois par semaine, des avant-bras et du visage, est suffisante pour produire, lors d’une journée ensoleillée, la vit. D nécessaire.
J’ALERTE
• La synthèse cutanée de vit. D atteint rapidement un plateau : une exposition prolongée aux UV n’augmente pas le taux de vit. D des dommages sur l’ADN des cellules exposées, même pour des doses inférieures à celles déclenchant le coup de soleil.
• L’utilisation des UV artificiels comme source vitaminique ne peut en aucun cas se justifier .
• Les contre-indications à la supplémentation sont les granulomatoses en poussée (type sarcoïdose en poussée), et sensibilité génétique. L’hypercalciurie et les lithiases urinaires nécessitent des précautions d’emploi : les doses journalières seraient préférables aux doses plus espacées. L’intoxication n’apparaît jamais pour des apports inférieurs à 10000 UI/j. L’Institute of Medicine propose, pour les plus de 9 ans, une limite de sécurité à 4000 UI/j.
JE RENVOIE SUR LE WEB
www.nutritionpreventiveisio.fr/content/download/26522/340282/DIAGNO%20V…
Etude et Pratique
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