Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) vient de recommander d’avancer en âge - entre 11 et 14 ans - la vaccination contre le papillomavirus de limiter l’âge du rattrapage à 20 ans, c’est-à-dire 19 ans révolus (1).
› Principale raison de cette anticipation du calendrier : la baisse et l’insuffisance de la couverture vaccinale qui est passée chez les jeunes filles ayant eu 16 ans dans l’année de 49,9 % en 2010 à 46,8 % en 2011 et chez celles ayant eu 15 ans, de 39,4 % à 35,8 %. Seule la couverture vaccinale à trois doses à l’âge de 15 ans est restée stable – et faible – à environ 20 % entre 2010 et 2011. Vacciner plus tôt permettrait aussi de compléter plus efficacement le schéma vaccinal à trois doses dont le taux de compliance ne cesse de baisser : fin 2011, il était de 76,7 % et 72,1 % chez les jeunes filles nées en 1994 et en 1996.
› En 2007, le choix de vacciner les jeunes filles âgées de 14 ans prenait en considération plusieurs éléments. Les incertitudes concernant la durée de protection étaient majeures à l’époque. La crainte était, en recommandant une vaccination précoce, de se voir contraint à recommander des rappels ensuite. Autre incertitude, l’absence d’études autorisant des co-administrations. Les seules données disponibles à l’époque concernaient Gardasil® et les vaccins contre l’hépatite B.
Aujourd’hui, sur tous ces aspects, les données ont évolué et permettent de trancher. Concernant l’immunogénicité des vaccins, on sait que la réponse vaccinale est d’autant meilleure que la vaccination est initiée tôt. Au 7e mois post-vaccination, Gardasil® induit une réponse en anticorps plus élevée chez les jeunes filles âgées de 9 à 15 ans par rapport à celle des jeunes femmes vaccinées entre 16 et 26 ans. Idem pour Cervarix® : le taux d’Ac est plus important chez les jeunes filles vaccinées à 9 ans par rapport à celui observé quand la vaccination a lieu entre 10 et 14 ans ou entre 15 et 25 ans. Quant à la persistance des anticorps, pour Gardasil®, un taux supérieur à celui de l’immunité naturelle est observé dès le 60e mois. Elle s’observe jusqu’au 113e mois pour Cervarix®. À 4 ans, l’efficacité pour la prévention des lésions cervicales de haut grade (CIN 2+) liées aux HPV 16 et 18 est de 98,2 % pour Gardasil® et de 94,9 % pour Cervarix®. Enfin, les co-administrations sont désormais possibles pour les deux vaccins avec un vaccin combiné de rappel diphtérique, tétanique, coquelucheux acellulaire et poliomyélitique, un vaccin hépatite B, et pour Cervarix® avec le vaccin combiné hépatite A et B. Les experts recommandent donc de saisir toute opportunité, y compris le rendez-vous vaccinal de 11- 14 ans du DTCaP, pour initier ou compléter une vaccination contre l’HPV.
› Concernant la limitation d’âge à 20 ans du rattrapage vaccinal (c’est-à-dire 19 ans révolus), l’explication tient à la sexualité des jeunes femmes. Elles sont 14 % en 2010 à déclarer avoir déjà eu un rapport sexuel avant l’âge de 15 ans quand elles n’étaient que 6,3 % en 2005. Et l’incidence cumulée de l’infection HPV des jeunes de moins de 20 ans dépasse les 30 % sur un suivi de deux ans après le début des rapports sexuels.
Mise au point
La périménopause
Mise au point
La sclérose en plaques
Etude et Pratique
Appendicite aiguë de l’enfant : chirurgie ou antibiotiques ?
Mise au point
Le suivi des patients immunodéprimés en soins primaires