En fin de semaine dernière, l’Ansm annonçait qu’elle suspendait la commercialisation de l’Uvestérol D suite au décès d’un nouveau-né après l’administration du produit le 21 décembre dernier. Une enquête est en cours mais d’ores et déjà le mode d’administration du produit, par pipette, est suspecté d'en être la cause.
Aussitôt, la Société française de pédiatrie et la Société française de néonatologie ont soutenu cette mesure de l’Ansm tout en soulignant l’importance d’une supplémentation en vitamine D chez le nourrisson et chez l’adolescent, « cet accident tragique ne devant en aucun cas remettre en cause le bénéfice largement démontré d’une supplémentation en vitamine D ». Ces deux sociétés savantes de pédiatrie ont rappelé les conditions de la supplémentation en vitamine D telles que recommandées par le Comité de Nutrition de la Société française de pédiatrie de 2012.
Ainsi, en l’absence de risque particulier, les recommandations sont les suivantes :
- Chez le nourrisson allaité : 1.000-1200 UI/j de vitamine D sont nécessaires pendant toute la durée de l’allaitement ;
- Chez l’enfant de moins de 18 mois recevant une préparation pour nourrissons ou une préparation de suite enrichie en vitamine D3, il faut une dose supplémentaire de 600 à 800 UI/j.
- Chez l’enfant de moins de18 mois recevant du lait de vache non enrichi en vitamine D3, la supplémentation doit atteindre 1.000 à 1.200 UI/j.
- Chez l’enfant de 18 mois à 5 ans et l’adolescent de 10 à 18 ans : 2 doses de charge trimestrielle de 80.000 ou 100.000 UI en hiver, l’une en novembre, l’autre en février.
En présence d’un risque particulier [forte pigmentation cutanée ; absence d’exposition au soleil estival ; affection dermatologique empêchant cette exposition ; port de vêtements très couvrants en période estivale ; malabsorption digestive, cholestase, insuffisance rénale, syndrome néphrotique ; certains traitements (rifampicine ; traitement antiépileptique : phénobarbital, phénytoine) ; obésité ; régime aberrant (végétalisme)], il peut être justifié de poursuivre la supplémentation toute l’année par des doses de charge trimestrielle chez l’enfant de 18 mois à 5 ans et chez l’adolescent. Et de proposer 2 doses de charge trimestrielle en hiver entre 5 et 10 ans.
Selon la DGS , les spécialités disponibles pour les nourrissons contenant de la vitamine D en France sont :
- Adrigyl 333 UI de Vit D3 par goutte (colécalciférol)
- Zymad 300 UI de Vit D3 par goutte (colécalciférol)
- Stérogyl 400 UI de Vit D2 par goutte (ergocalciférol), dont la RCP impose toutefois une dilution (lait, eau ou jus de fruit), et qui est donc plus adapté aux nourrissons les plus âgés.
- Les formes séquentielles ne sont pas – sauf exception – à recommander avant 18 mois.
à noter que pour l’Uvestérol Vitamine A.D.E.C., dont l’usage est réservé à des situations pathologiques particulières pour lesquelles il n’existe pas d’alternatives, l’ANSM a décidé de réserver son utilisation à l’hôpital.
1- La Vitamine D : une vitamine toujours d'actualité chez l'enfant et l'adolescent. Mise au point par le Comité de nutrition de la Société française de pédiatrie. Mars 2012.
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