Sans atteindre le niveau de médiatisation de la saison précédente (voir encadré 1), le franchissement du seuil épidémique durant la semaine 51 (du 20 au 26 décembre 2010) (1) a remis la grippe sous le feu des projecteurs. D'autant que le 29 décembre suivant, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) émettait un avis relatif à l'actualisation de la stratégie vaccinale contre la grippe 2010-2011. Depuis cette date, la vaccination antigrippale saisonnière (voir aussi encadré 2) est étendue aux femmes enceintes et aux sujets obèses (IMC ≥ 30), non concernés par les recommandations vaccinales initiales émises en début d'automne, et ce même en l'absence de facteurs "classiques" de risque de grippe grave (2). "Les données épidémiologiques montrent en effet que le virus A(H1N1)2009, qui cocircule cette année avec une souche A(H3N2) et une souche B, peut avoir le même potentiel de gravité que l'année dernière, notamment chez des sujets qui ne sont pas habituellement à risque de grippe grave, dont les femmes enceintes et les obèses", précise le Dr Mosnier.
Concernant la prise en charge curative et du fait de l’apparition précoce de formes graves, le Comité de lutte contre la grippe a actualisé le 24 décembre dernier les modalités d'utilisation des antiviraux en extrahospitalier (3).
ANTIVIRAUX : NON SYSTÉMATIQUES
Contrairement à la période pandémique, au cours de laquelle un grand nombre de personnes étaient susceptibles de recevoir un traitement curatif de la grippe par antiviral, l'utilisation de ces molécules n'a actuellement aucun caractère systématique (3).
-› Chez l'adulte et l'enfant d'un an et plus, la mise sous traitement antiviral curatif est recommandée dans les cas suivants : syndrome grippal caractérisé si la forme clinique est jugée sévère par le médecin ; présence de facteurs de risque particuliers, quelle que soit la sévérité clinique ; forme clinique grave d'emblée ou compliquée après avoir éliminé une surinfection bactérienne.
Le recours immédiat à une consultation hospitalière est justifié en présence de difficultés respiratoires (dyspnée initiale ou secondaire).
Ces recommandations sont valables quel que soit le statut vaccinal du patient (vacciné ou non avec le vaccin trivalent saisonnier).
-› Chez la femme enceinte, la mise sous oseltamivir à dose curative est recommandée en présence d'un syndrome fébrile associé à des signes respiratoires, quels que soient le trimestre de grossesse et la présence ou non de facteurs de risque. Ceci quel que soit son statut vaccinal vis-à-vis de la grippe.
-› La première prise d'antiviral doit être la plus précoce possible (48 h si possible) après l'apparition des symptômes. Dans les formes cliniques graves d'emblée ou compliquées, il n'y a pas de délai pour la mise sous traitement antiviral.
MESURES BARRIERE : INCONTOURNABLES
-› Le respect des mesures barrière est essentiel : lavage des mains et désinfection par friction avec une solution hydro-alcoolique, port d’un masque anti-projections de type "chirurgical" lors des contacts avec d'autres personnes, protection de la bouche et du nez lors des épisodes de toux ou d'éternuements.
-› La recherche et la protection de sujets à risque (personne âgée, femme enceinte…) dans l'entourage du patient grippé sont recommandées.
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