Repères patient

Épicondylite : mettre au repos le coude

Publié le 17/10/2014
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Appelée aussi « tennis-elbow » en référence aux joueurs de tennis qui en sont parfois victimes, l'épichondylite est surtout un TMS. L'évolution de cette pathologie ab-articulaire peut être longue et nécessite parfois la mise en place de mesures de changements des conditions de travail.

J'EXPLIQUE

• Les tendons sont des fibres qui ne s'étirent pas contrairement aux muscles. Ils peuvent, en revanche, se déchirer et des micro-déchirures sont évoquées pour expliquer les épicondylites.

• L'épicondylite est une atteinte des tendons qui viennent s'insérer sur un petit relief à la face externe du coude, l’épicondyle.

• Les muscles insérés sur l'épicondyle permettent de détendre les doigts, de tendre le poignet et de faire tourner l'avant-bras de l'intérieur vers l'extérieur.

• Les symptômes de l'épicondylite sont la douleur à la palpation de l'épicondyle, aux mouvements du coude pour l'étendre, attraper des petits objets ou tourner l'avant-bras.

• L'épicondylite concerne surtout les salariés (35 à 64 % des cas) exposés à des conditions de travail qui sollicitent de manière répétitive et excessive les tendons du membre supérieur (mouvements de serrage en force, gestes exécutés en position fixe ou contraignante…).Le travail dans le froid ou l'exposition aux vibrations (marteau-piqueur) sont des facteurs favorisants de survenue d'une épicondylite.

L’épicondylite fait partie des maladies professionnelles (tableau 57 du régime général et tableau 39 du régime agricole) et nécessite pour être reconnue et prise en charge une déclaration auprès de la caisse d'assurance-maladie.

• Le tennis est à l'origine de 5 à 10 % des épicondylites.

• Les douleurs peuvent s'installer brutalement ou progressivement et si des mesures préventives ne sont pas prises rapidement, l'évolution peut être longue, entre 9 et 24 mois avec une moyenne de 12 mois.

• L’épicondylite finit toujours par guérir spontanément mais peut constituer, entre-temps, un handicap fonctionnel important, en particulier dans le cadre du travail.

• Le diagnostic est posé par la présence d'une douleur à l’hyper-extension du membre supérieur, au passage de la supination à la pronation de la main, à la flexion ou l'extension contrariée du poignet et par une douleur à la pression du point d'insertion des tendons de l'épicondyle.

JE PRESCRIS

• La plupart du temps le diagnostic est clinique et la prescription d'examens complémentaires n'est pas nécessaire.

• En revanche, si l'épicondylite est très douloureuse et ne répond pas au traitement, une radiologie et une échographie pourront être prescrites à la recherche de calcifications ou d'un épaississement des tendons.

• Plus rarement, une IRM sera prescrite, en particulier quand une intervention chirurgicale de désinsertion est envisagée.

• Le repos du membre supérieur est la première mesure à prendre, notamment quand l'épicondylite débute. Une orthèse du poignet peut être prescrite pour faciliter ce repos.

• Plusieurs traitements médicamenteux peuvent être prescrits : antalgiques de niveau I’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) en prenant en compte le risque d'effets secondaires.

• Des infiltrations locales calment rapidement la douleur mais ne raccourcissent pas le temps d'évolution de l'épicondylite et ne doivent pas être réalisées trop fréquemment.

• La kinésithérapie par des massages et de la physiothérapie (ultrasons) peut peut-être réduire la durée d'évolution de l'épicondylite.

• La chirurgie de désinsertion des tendons puis réinsertion est exceptionnelle et concerne les épicondylites résistantes aux autres traitements.

• Enfin, il faut adapter les traitements à chaque patient en fonction de son profil psychologique et de ses conditions de vie et de travail.

J'ALERTE

• Ne pas attendre trop longtemps avant de prendre en charge et mettre au repos

le membre supérieur.

• Attention aussi à l'automédication qui risque de faire double emploi et multiplier les effets secondaires avec les traitements prescrits.

JE RENVOIE SUR LE WEB

Dr Jean-Pierre Rageau avec Pr Jacques Rodineau, traumatologie du sport et médecine physique, Paris

Source : lequotidiendumedecin.fr